Depuis la diffusion du rapport accablant de l’IGAS portant sur la gestion du CHU, l’inquiétude grandit. 250 postes sont menacés sur une période de 5 ans. Le personnel soignant ainsi que les médecins inquiets pour leur avenir tentent de se faire entendre : une grève illimitée commence dés aujourd’hui. Un service minimum sera assuré.
Depuis déjà plusieurs jours l’ensemble des syndicats représentatifs du CHU (CFDT, CFTC, FO, Sud Santé et Unsa) ont déposé un préavis de grève valable à compter de ce mardi 28 février. Il s’agit d’une mobilisation d’une durée illimitée et les médecins et personnels soignants sont fermement décidés à se faire entendre.
Les grévistes se sont rejoints ce matin à 5 heures en face du CHU pour commencer leur mobilisation. Le tractage a quant à lui commencé à 5h30 avec l’installation d’une sono. Les syndicats ont par ailleurs assuré qu’il n’y aurait pas de blocage du CHU. Cependant, un ralentissement du trafic est possible durant la distribution des tracts.
Vers 10 heures, un chapiteau sera monté par les grévistes au niveau de l’Atrium. Des prises de paroles sont prévues, notamment de médecins ou du personnel soignant concernant leur inquiétudes. À Saint-Pierre la prise de parole se fera à la même heure au niveau de l’entrée principale du CHU Sud.
Cette grève est pour l’instant d’une durée illimitée, l’intersyndicale attend une reprise de négociation sérieuse avec la direction.
3 points sont mis à l’ordre du jour dans leurs revendications.
Tout d’abord et avant tout la lutte contre la suppression de 250 postes. Mais aussi contre la fermeture de 130 lits. Est également demandé, à la direction de l’établissement, qu’elle respecte les engagements qu’elle a pris lors de la création du CHU en 2012.
Alors que le CHU dévoile un déficit de 20 millions d’euros en 2015 auxquels doit s’ajouter 26 millions pour 2016. L’intersyndicale constate que La Réunion ne semble pas concernée par l’aide de l’État dont la Guadeloupe, la Martinique et la Corse ont bénéficié.
Quelques temps après cette annonce de grève de la part des syndicats les médecins ont répondus présent. La confédération des praticiens des hôpitaux a donc déposé à son tour son préavis de grève le 23 février. Le syndicat demande un maintien des effectifs. Mais aussi, comme les syndicats du CHU, le respect des engagements de la structure.
De nombreuses personnalités de La Réunion semblent apporter leur soutien aux syndicats contre cette suppression massive de postes au sein de l’établissement.
Aujourd’hui, les hôpitaux de Saint-Denis et de Saint-Pierre fonctionneront surement au ralenti dû à l’annonce de la grève.
Bien que les médecins se soient joints au personnel dans cette grève, le travail continue. Les grévistes seront munis de brassards noir pour soutenir la grève, tout en garantissant le maintien des soins aux patients.
De son côté, François Maury, directeur de l’ARS, déclarait hier sur Antenne Réunion qu’il ne voyait aucune raison de s’inquiéter. « Certes le centre hospitalier universitaire a une situation déficitaire. D’autres hôpitaux ont connu cette situation. » Il ajoute qu’actuellement les équipes de l’ARS et lui-même travaillent avec les équipes du CHU et le directeur général pour trouver des solutions, « et je suis sûr que nous allons en trouver ».