Le procès en appel de Patrice Nirlo, l’ex- caporal chef des pompiers se poursuit. Hier, plusieurs témoins ont été entendus. L’accusé, jugé en appel, tente d’obtenir une peine plus clémente.
L’accusé, Patrice Nirlo, a reconnu une fois de plus les faits qui lui été reproché et de nouveau exprimé sa honte vis-à-vis de ses actions.
Après un rappel des faits ainsi qu’une présentation de ces derniers à travers le visionnage de reportage télévisé, l’audition du premier témoin a eu lieu. Le Major Fontaine, enquêteur principal des incendies a été entendu.
260 blessés, c’est le nombre de pompier brûlés au premier et deuxième degré lors des incendies du Maïdo de 2010 et de 2011. Une donnée qui semble revenir lors des procès de Patrice Nirlo. Mais aujourd’hui le nouvel avocat de l’ex caporal-chef, absent au premier procès, estime ces arguments déloyales.
Il confie : « Ça a été dit, mais jamais ça n’a fait parti du dossier. On parle de ce qu’on veux mais dans le dossier il n’est pas question de blessés. Je n’ai pas vu un certificat médical. À tel point qu’on a fait venir un médecin aujourd’hui pour demandé s’il n’y aurait pas eu des blessés en 2010. Ça veux dire que jusqu’à maintenant il n’y a pas eu de médecin auditionné pour cela. »
Ce matin donc le ton monte entre Batônnier George André Hoarau, avocat de Patrice Nirlo et Maître Rapady, avocat du SDIS.
Les témoignages du lieutenant en charge des opérations et du médecin chef des pompiers éclairs la cour sur les conséquences de ces incendies sur la corporation des soldats du feu.
Maître Rapady explique : « Il y a un état de choc chez les pompiers. Ça participe du traumatisme, certains comparent cela au syndrome de Stockholm. La victime et son bourreau, un ennemi de l’intérieur. » Le directeur des opérations d’intervention sur tout ces incendies l’a indiqué ce matin à la cour d’Assise. À la découverte qu’il s’agissait de Patrice Nirlo, il ajoute : « On est encore K.O. Debout. »
« Depuis hier je dément cette idée, aujourd’hui nous avons la preuve. Le Lieutenant colonel Pottin lui même a reconnu que les moyens actuels en 2017 sont insuffisants pour lutter contre les incendies de forêt. Je lui ai bien posé la question à savoir si l’affaire Nirlo n’était pas justement un révélateur des insuffisances du SDIS. Il a reconnu que oui », déclare l’avocat de l’ex caporal-chef.
Le dernier témoin de cette matinée, le président par intérim du parc national. Il explique le préjudice irréversible de ces feux sur l’environnement, dont il est 6 ans après toujours difficile d’évaluer l’impact. Si ce n’est que près de 3 000 hectares de flore et de faune mais aussi des sols réunionnais sont morts carbonisés.