Dans le Nord, la région la plus sinistrée sans doute est Salazie. Le Cirque est l’une des zones les plus maraîchères de l’île. Certains ont tout perdu : 100 % de leur production et une bonne partie de leur outil de travail.
Des vents dépassant les 100 km/h dans la nuit de mardi à mercredi arrachent les bâches des serres de Franco Maillot. Les 800 mm d’eau tombés en 4 jours finissent d’achever ses deux hectares de productions.
À Salazie, les productions ont souffert suite au passage de la tempête tropicale Carlos. Le maraîcher estime ses pertes dépassant les 40 000 euros.
"Pendant au moins trois à quatre mois nou peut plus aller sur le marché, donc y signifie plus avoir de revenus. En tant que jeunes agriculteurs, il faut que nou gagn tien bon pour remettre tout ça en place pou fé vivre nout famille".
Le Cirque de Salazie compte environ 130 maraîchers et horticulteurs. Selon la Chambre d’Agriculture, les estimations font état de 70 % de perte en moyenne. Un chiffre qui atteint donc 100 % pour certains producteurs. Entre 4 à 6 mois de travail ont été réduits à néant.
"Là j’ai recommencé à planter pour enlever toutes les larves qu’il y avait à l’intérieur. Mais avec la pluie et la venue de la tempête, ça a tout arraché. En gros, j’ai perdu la totalité de la récolte. En haut, on devait récolter dans 15 jours. Là il faut attendre environ 1 mois et demi pour pouvoir de nouveau récolter" complète Alexandre Olivier.
Si l’alerte orange n’a pas été déclenchée par la préfecture, les agriculteurs constatent que les pertes occasionnées par la tempête tropicale Carlos s’apparentent à celles survenus lors du passage du cyclone Bejisa.
Depuis mercredi, les techniciens de la Chambre verte sont sur le terrain pour évaluer les pertes. "Toutes les serres de Salazie sont dans le même état. Cela représente près de 3 hectares de serres débâchées. C’est un gros manque à gagner pour les agriculteurs", souligne Sergio Victoire, élu à la Chambre verte.
D’ici une semaine, le bilan des pertes par la Chambre d’Agriculture sera terminé. Il reviendra à la préfecture et à la direction de l’agriculture et de la forêt (Daf) de décréter si le phénomène Carlos est classé catastrophe naturelle. Une condition nécessaire pour espérer pouvoir toucher des indemnités.