Les filets de la discorde, ceux de Boucan Canot. Rien ne va plus entre la commune de Saint-Paul et son prestataire Seanergy. Elle accuse cette dernière de ne pas avoir assuré la réparation complète des filets anti-requins. La société se défend. En attendant, le drapeau reste rouge et la baignade interdite.
La semaine dernière, l’entreprise Seanergy, en charge des filets anti-requins restitue le filet de Boucan Canot après l’avoir réparé. Tout le monde s’attendait alors que la municipalité saint-pauloise envisage une réouverture de la baignade et une autorisation des activités nautiques.
Et pourtant, après inspection, la cellule nautique de Saint-Paul refuse le filet.
"Je comprends tout à fait que la cellule nautique puisse ne pas être satisfaite. On peut jouer sur les mots. Il y a effectivement un endroit où il n’y a que 40 ou 50 centimètres d’eau. Mais c’est un filet qui était prévu comme ça, il manque ce morceau de filet, il faut qu’il soit là", souligne Patrick Florès, adjoint à la mairie de Saint-Paul.
Dans un communiqué, le gérant de Seanergy, Dominique Thirel, affirme :
"Les derniers travaux réalisés sur les filets et livrés le 8 octobre dernier ont permis de remettre à l’identique les équipements sous-marins tel que livrés à la mairie le 12 décembre 2015".
En clair, cela signifie que l’entreprise réunionnaise a restitué un filet fonctionnel et qui a fait ses preuves pendant 190 jours.
À cela, Seanergy de rajouter : "Malgré notre dernière recommandation du 22 août 2016, la mairie n’a pas jugé opportun d’ariser les filets de Boucan Canot malgré l’épisode prévisionnel de houle. Or lorsque les filets sont utilisés comme il se doit, il n’y a pas de problèmes, comme le montrent les statistiques issues du logiciel de gestion commun, mairie/entreprise attestant que 93 % des filets posés et entretenus par Seanergy sont opérationnels".
Le 27 août dernier, un trou avait été repéré lors de l’inspection quotidienne du filet. Les maîtres-nageurs sauveteurs (MNS) avaient alors hissé le drapeau rouge risque requin qui interdit toute baignade et activité nautique.
Malgré cette décision, les surfeurs et body-boarders n’avaient pas respecté l’interdiction. Un surfeur de 21 ans avait été grièvement blessé au bras et à la jambe par un squale. Et, malgré les vacances, six semaines plus tard, la plage de Boucan Canot reste deserte.