De nombreux Réunionnais se souviennent d’un tournant marquant dans l’histoire de notre île : la départementalisation.
Marie-Claire et Régina avaient une vingtaine d’années lorsqu’il y a 70 ans, La Réunion est passé du statut de colonie à département français.
Ces deux Réunionnaises se rappellent des changements structurels importants qu’a apporté la promulgation de la loi de la départementalisation.
"Aujourd’hui, les jeunes ne savent pas la misère que nous avons passé", explique Marie-Claire, Palmi-Plainoise de 94 ans. "On était dans le ’fé noir’ parce qu’on ne savait rien. On n’avait pas de télévision, de radio. Aujourd’hui, tout est modernisé."
Avant 1946, il n’y avait pas de routes, d’électricité, de routes, ni d’école. Régina travaillait comme employée de maison dès ses 10 ans. Elle semble être nostalgique de l’état d’esprit de l’époque où la solidarité primait sur l’individualisme : "L’un aidait l’autre. Mais maintenant, tout a changé. Maintenant la vie est moderne."
La départementalisation
Cette Loi n° 46-451 promulguée en 1946 décide le classement comme départements français de la Guadeloupe, de la Martinique, de La Réunion et de la Guyane français.
Les lois et décrets appliqués en France métropolitaine ont ensuite été instaurées dans le courant de l’année. Depuis, tous les textes sont automatiquement appliqués sur l’ensemble du territoire.
La Réunion a connu "deux profonds bouleversements : celui de 1848, avec l’abolition de l’esclavage ; celui de 1946, portant abolition du régime colonial", comme le souligne Paul Vergès.