Le 70ème anniversaire de la départementalisation des "quatre vieilles" - la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et La Réunion - sera célébré samedi 19 mars.
Le 19 mars 1946, l’Assemblée nationale votaitla départementalisationdes "quatre vieilles" : la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et La Réunion.
De 1663 à 1794, - autrement dit pendant plus d’un siècle -, l’esclavage était le régime
Paul Vergès rappelle que la Convention a proclamé l’abolition de l’esclavage. "Mais celle-ci n’a jamais pu être proclamée à La Réunion, du fait du refus des propriétaires d’esclaves de laisser débarquer dans l’île la mission de la Convention chargée d’appliquer cette mesure".
En 1802 : Napoléon Bonaparte, annule l’abolition de l’esclavage et décrète le maintien de ce régime pendant encore un demi siècle. Il faudra attendre la Révolution de 1848 pour que l’esclavage soit définitivement aboli. Ce régime a donc été en cours à La Réunion pendant 185 ans, de 1663 à 1848.
C’est le régime colonial direct qui fut institué en 1848
Ce régime colonial a duré pendant un siècle. "En effet, dans l’année même de la victoire de la 2e guerre mondiale, les « Quatre vielles colonies » officiellement désignées ainsi, aussi éloignées les unes des autres que le sont la Martinique, la Guyane, la Guadeloupe, La Réunion, ont réclamé, dans le même temps, le même statut en demandant l’abolition du régime colonial d’une part, et leur intégration à République d’autre part, afin de bénéficier de l’égalité, de la liberté et du système de protection sociale français".
C’est l’essentiel du contenu des revendications de Aimé Césaire, Raymond Vergès, Léon de Lépervanche, Léopold Bissol et Gaston Monnerville en 1946.
Cette volonté des « Quatre vieilles » a donné la loi du 19 mars 1946
Cette Loi n° 46-451 décide le classement comme départements français de la Guadeloupe, de la Martinique, de La Réunion et de la Guyane français.
L’Article 1 stipulait : « Les colonies de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et la Guyane française sont érigées en départements français ».
L’Article 2 mentionnait : « Les lois et décrets actuellement en vigueur dans la France métropolitaine et qui ne sont pas encore appliqués à ces colonies feront, avant le 1er janvier 1947, l’objet de décrets d’application à ces nouveaux départements ».
Dans l’Article 3, figuraient ces mots : « Dès la promulgation de la présente loi, les lois nouvelles applicables à la métropole le seront dans ces départements, sur mention expresse insérée aux textes ».
Le texte se terminait ainsi : « La présente loi, délibérée et adoptée par l’Assemblée nationale constituante, sera exécutée comme loi de l’État ».
Le document était signé "FELIX GOUIN, le président du Gouvernement provisoire de la République ; le ministre de la France d’outre-mer, MARIUS MOUTET ; le ministre de l’intérieur, ANDRÉ LE TROQUER".
La Réunion a connu "deux profonds bouleversements : celui de 1848, avec l’abolition de l’esclavage ; celui de 1946, portant abolition du régime colonial", comme le souligne Paul Vergès.
La loi du 19 mars 1946 a donc mis fin au statut colonial et proclamé l’intégration de La Réunion dans la République.
Un texte législatif qui tenait en trois articles :
Loi n° 46-451 du 19 mars 1946 tendant au classement comme départements français de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane française
Article 1
Les colonies de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et la Guyane française sont érigées en départements français.
Article 2
Les lois et décrets actuellement en vigueur dans la France métropolitaine et qui ne sont pas encore appliqués à ces colonies feront, avant le 1er janvier 1947, l’objet de décrets d’application à ces nouveaux départements.
Article 3
Dès la promulgation de la présente loi, les lois nouvelles applicables à la métropole le seront dans ces départements, sur mention expresse insérée aux textes.
La présente loi, délibérée et adoptée par l’Assemblée nationale constituante, sera exécutée comme loi de l’Etat.
19 mars, un jour historique
Vendredi 12 février, le sénateur Vergèsa déposé une proposition de Loi afin de faire reconnaître la date du 19 mars 1946.
L’objectif est de faire déclarer cette date anniversaire et donc, que le 19 mars devienne un jour férié et chômé à La Réunion, en Guadeloupe, en Guyane et à la Martinique.