Thérèse Baillif, présidente du Cevif, le comité pour l’élimination des violences intra-familiales réagit au meurtre de Marie-Andrée au Tampon. La présidente du Cevif demande que des mesures soient prises.
Selon Monique Orphé, députée réunionnaise, c’est une sorte de loi des séries qui s’effectuent avec le meurtre de Marie-Andrée au Tampon.
Un problème de société
Thérèse Baillif, président du Cevif n’est pas entièrement de cet avis. Elle explique : “Je ne pense pas qu’il y ai eu une accalmie en ce qui concerne les violences intra-familiales. C’est vrai qu’il y a eu moins de décès ces dernières années, en tout cas l’année dernière.”
Selon elle, cela se voit sur le terrain que les violences persistent. Elle ajoute : “C’est un vrai problème. Ça ne devient pas un problème de société, c’est un problème de société.”
La présidente du Cevif affirme ne pas avoir, aujourd’hui, suffisamment de moyens et qu’il n’y a pas un vrai plan de lutte contre cette situation.
Elle déclare : “La situation aujourd’hui est exceptionnelle et les associations nous espérons que des décisions exceptionnelles soient prises. Depuis le début de l’année nous avons alerté les élus, les députés, les maires, les sénateurs et collectivités locales en disant que les choses aujourd’hui sont gravissimes.”
Elle estime que de nouvelles solutions doivent être trouvées puisque celles trouvées actuellement ne sont pas suffisantes.
Et cela passe aussi par les moyens, Thérèse Baillif explique : “Pour intervenir sur le terrain il faut un certain nombre de personnel et aujourd’hui, pour lutter contre les violences intra-familiales ça n’est pas comme une association humanitaire où on recrute des bénévoles, il faut un minimum de formation.”
Des agressions déjà connues
Elle ajoute que pour réussir a savoir que dans une maison ou un couple les choses commencent à ne plus aller, il y a sur le terrain tout un réseau de services sociaux qui sont bien au courant de ces choses là.
La présidente du Cevif précise également : “Dans un certain nombre de cas les situations étaient déjà connues, les personnes avaient déjà portés plainte ou en avaient déjà parlé. Peut-être que les services de police n’ont pas non plus les moyens d’aller toujours vérifier mais au moment où la personne revient plusieurs fois il faut alerter le réseau. Aujourd’hui il faut qu’on travail en réseau.”
Selon elle, il y a des maillons faibles à tous les niveaux de la chaîne de la prévention. Et il faut absolument mettre en place un plan global.
Et cela concerne tout le monde selon Thérèse Baillif. Elle déclare : “Aujourd’hui ça concerne absolument l’ensemble de tous les partenaires, des pouvoirs publics, l’État, les collectivités ainsi que les syndicats et bien d’ autres. C’est un problème effrayant et affligeant.”
Elle ajoute : “On ne peut pas aujourd’hui perdre la vie simplement parce qu’on ne s’entend plus ou parce qu’on se sépare, ça n’est pas naturel, ça ne devrait pas être une fatalité.”
Pas de temps à perdre
En ce mardi 8 mars, journée de la femme, ce meurtre rappel la distance à parcourir pour que les femmes soient respectées. Thérèse Baillif confie : “On a un travail absolument incroyable à faire, c’est pour ça qu’on ne peux pas perdre de temps. Il faut vraiment qu’on fasse de la communication et de l’information sur les médias. Parce que souvent les femmes ne savent pas où s’adresser. Aujourd’hui on a un vrai travail de vulgarisation a faire.”
La députée de Marseille, Valérie Boyer, propose une loi voulant rendre pénalement irresponsable les femmes qui se vengent de leurs conjoints violents. La présidente du Cevif de son coté n’est pas entièrement d’accord avec ça.
Elle explique : “Je ne peux pas vous dire, nous devons être toujours responsable de nos actes. Mais effectivement il faut tenir compte de l’état psychologique des personnes. Quand une femme a été battue, maltraitée, pendant de nombreuses années, son état psychologique est quand même assez défaillant.”
Elle ajoute : “Peut-être qu’elle n’a plus ce discernement indispensable pour s’arrêter quand il le faut. Quand on ne peut plus on ne peut plus, mais je pense qu’on ne devrait pas arriver à cela.”