C’est une histoire encore trop méconnue de tous : celle des esclaves malgaches abandonnés, puis oubliés sur l’île de Tromelin en 1761. Une bande dessinée leur est consacrée. Cette semaine, l’auteur était dans notre île pour en parler.
160 esclaves se retrouvent embarqués clandestinement sur L’utile
En 1760, L’utile, un navire, n’a qu’une mission : ravitailler l’île de France -l’ancien nom de l’île Maurice-. Mais avant de déposer sa livraison, son capitaine est envoyé à Madagascar. Là-bas, il embarque clandestinement 160 esclaves.
Après un naufrage, ils se retrouvent coincés sur l’île Tromelin
Le 31 juillet 1761, L’utile s’échoue sur un récif corallien. 210 rescapés rejoignent à la nage les plages déserte de l’île de Sable, plus connue aujourd’hui sous le nom de Tromelin. La survie s’organise. Deux mois plus tard, l’équipage prend la mer. Faute de place, les esclaves restent sur l’île, avec la promesse qu’on viendra les secourir.
Leur histoire est aujourd’hui retracée au Musée Stella Matutina à travers une exposition. Car les rescapés ont fait preuve d’ingéniosité, et ont réussi à surmonter l’isolement.
"Grâce aux fouilles, on a pu mettre en avant des pièces permettant de voir la vie sociale se mettre en place. Les femmes vont continuer à se faire belle. Cette force humaine est extraordinaire, à vouloir se battre et cette envie de vivre", relate Carinne Sartre, médiatrice culturelle.
L’ingéniosité pour survivre aux conditions extrêmes
Des conditions de vie extrêmes retranscrites dans une bande dessinée. En 2007, Sylvin Savoia découvre l’histoire de ces esclaves. Avant de les dessiner, l’artiste a participé à l’une des expositions archéologiques. "J’ai choisi de mettre deux styles de dessins et deux narrations différentes, de manière à ce que le lecteur ne soit jamais perdu. Et, qu’au fil des pages, il sache exactement où il est, et ce qu’il se passe".
L’exposition au Musée Stella Matutina, commencée le 28 janvier, se termine le 30 septembre 2016.