Antenne Réunion
Une cellule psychologique a été mise en place pour les témoins de la scène. Que ce soit ceux témoins du meurtre ou ceux qui ont aperçu le corps de la victime. Cette cellule est là pour apaiser les tensions chez les témoins.
Éric Gokalsine, psychiatre à la cellule médico-psychologique, explique le dispositif et s’exprime sur l’affaire.
Un traumatisme difficile à évaluer
Selon le psychiatre, l’ampleur du traumatisme est difficile a évaluer. En effet, chaque personne qui a vécu cet événement, va réagir différemment.
Beaucoup de facteurs interviennent. Il faut savoir différencier les facteurs qui peuvent protéger et ceux qui sont des facteurs dits de risques qui mènent à une évolution négative. Éric Gokalsine ajoute : "Notre rôle est de repérer ces personnes pouvant avoir une évolution négative et leur apporter les soins pour éviter qu’ils ne développent des complications."
Le psychiatre pense que c’est bien la soudaineté de l’événement qui est à prendre en compte dans un éventuel traumatisme pour les témoins de la scène. Il explique : "Dans cette éventualité les personnes ont été confrontées à la mort. À l’image de la mort de quelqu’un d’autre qui leur a rappelé leur propre mort potentielle."
C’est cet élément qui construit vraiment l’impact de l’événement. Il ajoute :"C’est une réaction face au danger que les témoins expérimentent actuellement."
Stress post-traumatique
Cette réaction est un stress qui normalement devraient s’apaiser. Sauf chez certaines personnes, où ce stress va dépasser leur capacité de compréhension. À ce moment là, il y a un risque d’entrer dans une pathologie qui va se transformer en état de stress post-traumatique.
Éric Gokalsine explique alors le fonctionnement de la cellule médico-psychologique. Cette dernière intervient à deux niveaux. Immédiatement dans les suites de l’événement, sur place le jour même. Mais aussi de façon un peu décalé en "post-immédiat" dans les jours qui suivent l’événement.
Ce qui est important c’est de pouvoir repérer les personnes les plus à risque. En général ce sont celles qui sont confronté à l’événement, celles le plus proche. Proches, parce qu’elles assistées à la scène ou parce qu’elles ont des liens avec la victime.
Des éléments manquants
Des questions restent sans réponses, comme un besoin de comprendre, d’expliquer l’inexplicable. Beaucoup se demandent comment une séparation peut elle se terminer en drame.
À cela le psychiatre répond que les éléments sont manquants, comme connaître la personnalité de la personne qui à commis l’acte. Il ajoute :"Cette personnalité pourrait nous éclairer pour mieux comprendre ce qu’il se passe."
En général il y a souvent des troubles de la personnalité sous-jacent. Éric Gokalsine explique :"On peux aussi imaginer que chez cette personne il y a eu des élément traumatique. Ces derniers ont donné aujourd’hui, une réponse violente."
Il y a aussi d’autres élément à prendre en compte, comme savoir si Didier Nauche était alcoolisée par exemple. Parce que le fait de prendre un produit peut aussi enlever un contrôle qu’on a sur soi-même.
Une seule possibilité
Le psychiatre explique le passage à l’acte comme étant probablement en cause avec la rupture qu’il a vécu auparavant. Cette dernière a représenté vraiment une crise dans sa vie, une rupture.
Avec cette rupture, il y avait plusieurs possibilité de réagir. Mais du fait des émotions que Didier Nauche a ressenti et peut être d’autres facteurs "il n’y a qu’une seule possibilité qui s’est imposée à lui".
Dans les faits qui sont connus à ce jour, il est possible de se demander s’il y a des éléments qui permettent de penser que cet acte était prémédité. Le fait, par exemple, que l’homme se soit rendu aux gendarmes.
Une volonté de nuire ciblée
À cela le psychiatre rétorque qu’il ne sait pas si le fait de se rendre peut permettre de parler de préméditation. Il ajoute : "Je pense plutôt que ça permet tout simplement de dire que quelque part, il se rend compte de la gravité de son geste."
Il explique que la volonté de nuire de Didier Nauche était probablement ciblée mais "ça n’en fait pas pour autant une personne dangereuse, capable de tirer sur tout ce qui bouge."
Selon Éric Gokalsine, c’était quelque chose à remettre dans un contexte particulier, par rapport à sa rupture et la relation qu’il avait avec son épouse. Il ajoute : "Là dessus malheureusement on ne peut pas savoir. C’est l’enquête qui permettra de comprendre."
L’enquête se poursuit, Didier Nauche voit ce soir sa garde à vue prolongée. Il devrait probablement être déféré demain.