Thérèse Baillif été l’invitée d’Antenne Réunion. Elle réagit au meurtre de Géraldine Nauche.
Connaître les priorités
Une femme égorgée sur le parking d’un hypermarché... Une scène violente.
Selon la présidente du Cevif (collectif pour l’élimination des violences intra-familiales), Thérèse Baillif, les pouvoirs publics et l’ensemble de la population ne prennent pas suffisamment en compte la gravité de ces phénomènes de violence à La Réunion. Elle ajoute : "Je le dis clairement, aujourd’hui on ne sait pas quelles sont les priorités."
Thérèse Baillif pense qu’aujourd’hui, dans le cadre des violences intra-familiales, il n’y a pas d’amélioration. Bien que l’année dernière La Réunion a connue une période où il n’y à pas eu vraiment de femmes assassinées.
"Prendre vraiment conscience de ce problème de société"
Cependant, il y a eu quand même des personnes qui ont perdues la vie. Des gens qui ont été brûlés ou dont on a coupé un bras.
La présidente du Cevif ajoute : "Je pense qu’il faut prendre vraiment conscience de ce problème de société qui est un problème extrêmement important."
Selon elle, les associations aujourd’hui font un travail sur le terrain qui est certainement insuffisant, puisque leurs moyens sont limités. Ce que Thérèse Baillif souhaiterais c’est qu’il y ait des états généraux des violences intra-familiales. "Ça n’est pas possible aujourd’hui de continuer comme ça."
Égalité hommes/femmes
Thérèse Baillif estime que la société doit éduquer les personnes depuis le premier âge. La prévention serait donc la clé. Elle confie : "La violence est une inégalité, aujourd’hui c’est du sexisme parce que la femme est traitée différemment."
Il faudrait donc travailler sur l’égalité entre les hommes et les femmes. Selon elle, c’est la base même de tout.
Bien que l’homme ait été décrit comme discret et sans histoire, selon la présidente du Cevif, c’est courant dans ce genre d’affaire. Elle ajoute : "Ce n’est pas un fait divers, c’est fait de société qui est extrêmement important. Parce que sinon ça va continuer et la machine sera en route et ça ne s’arrêtera pas si on y met pas un stop."
Prévention pour les jeunes
Au Cevif, beaucoup de prévention auprès des jeunes sont faite mais seulement avec un nombre limité de personnes. "Nous ne touchons que 14 000 jeunes."
Thérèse Baillif estime qu’une association ne peut pas tout faire toute seule. Cependant, il est possible de faire quelque chose si un rassemblement d’associations avec les services du département se fait.
Elle confie que la spirale de la violence est sans fin, si les personnes ne sont pas éduquée dés le départ. Thérèse Baillif voudrait que les garçons et les filles soient éduqués de la même manière.
Elle ajoute que des exemples de cette violence encrée dans la société peuvent se voir au plus haut niveau. "Quand je vois dans l’Assemblée nationale, des députés qui se permettent de dire ’cot cot cot’ quand une femme parle, c’est absolument intolérable. Mais c’est ça c’est su sexisme de la discrimination et ça ça entraîne bien entendu la violence".
Retrouvez l’intégralité de l’interview de Thérèse Baillif, présidente du Cevif (collectif pour l’élimination des violences intra-familiales), dans la vidéo ci-jointe.