Un ancien employé du CHU du sud de l’île affirme avoir attrapé plusieurs maladies, dont le virus de la grippe A, au sein de l’établissement où il travaillait. En arrêt de travail depuis août 2014, il aurait survécu de justesse. Le CHU Sud se défend également et ne reste pas fermé à la discussion.
Daniel revient de très loin, il réclame aujourd’hui des explications. "À un moment, ils ont dit à mon épouse qu’il n’y avait plus rien à faire", confie le Tamponais qui travaille depuis 30 ans dans les hôpitaux.
Une mauvaise hygiène ?
Il a travaillé plusieurs années à Saint-Pierre et est convaincu que c’est là-bas qu’il a contracté pas moins de cinq maladies nosocomiales et le virus de la grippe A, H1N1, potentiellement mortel.
Daniel remet en cause l’hygiène du CHU du Sud : "Je ne suis pas seul à le dire". Il est persuadé d’avoir attrapé différentes maladies à l’hôpital, tel que le pyocyanique qu’il décrit comme un virus assez violent ou le staphylocoque doré. "J’ai perdu un poumon, j’ai une hanche qui est défaillante, je n’ai plus de cordes vocales - elles sont brisées - et certaines séquelles neurologiques."
En août 2014, il est hospitalisé entre Saint-Pierre et Saint-Denis. Son pronostic vital est engagé pendant près de 2 mois. L’Agence régionale de santé de l’océan Indien (ARS-OI) précise que "le virus H1N1 est une recombinaison des virus de la grippe porcine, aviaire et humaine et fait désormais partie des virus saisonniers qui circulent chez l’Homme partout dans le monde."
Aujourd’hui, Daniel demande au Centre hospitalier universitaire de reconnaître sa situation comme maladie professionnelle résultant directement des conditions d’hygiène de l’hôpital.
La direction du CHU Sud affirme être prête à recevoir Daniel pour discuter de sa situation. Elle est prête à assumer ses responsabilités, une fois toutes les vérifications effectuées.
Un personnel incité à se vacciner
Patrick Goyon, directeur des sites CHU Sud Réunion, assure que du côté professionnel, une commission de réforme est en train de traiter le cas de la maladie professionnelle déclarée par Daniel. Il ajoute : "Concernant les indemnités, un expert médical sera désigné et c’est à partir de ce moment-là qu’il pourra faire ou non un lien avec son séjour à l’hôpital."
Le CHU Sud précise également avoir un taux d’infections nosocomiales - maladies contractées lors d’une hospitalisation - inférieure à la moyenne nationale. Tous ses personnels sont aussi incités à se faire vacciner chaque année.
Daniel quant à lui ne se voit pas reprendre le travail au sein de l’établissement.