Antenne Réunion
Le Conseil français du culte musulman annonce mettre en place un système visant à habiliter les imams qui prêchent un islam respectant les valeurs républicaines.
C’est au terme d’une réunion au ministère de l’intérieur que le président du Conseil français du culte musulman, Anouar Kbibech l’a annoncé hier à Paris.
L’organisme cultuel va certifier lui-même les imams qui prêchent une théologie pacifique, ce qui permettra de mettre à jour ceux qui enseignent la violence.
Houssen Amode, président du Conseil régional du Culte Musulman à La Réunion réagit : "C’est une orientation, une décision qui nous surprend parce qu’elle n’a pas été du tout concertée. En tout cas, pour ce qui concerne le Conseil régional du Culte musulman, nous n’avons pas été informés de la démarche. Nous attendons qu’il y ait une confirmation."
Le CFCM est ainsi en train d’élaborer une charte de l’imam. Il a aussi confirmé la mise en place prochaine d’un conseil religieux.
Mise en garde
Houssen Amode rappelle cependant l’importance de l’indépendance de l’organisme religieux : "Je pense que s’il y a quelque chose qui se met en place et qui conduit à être sous tutelle d’une structure extérieure, on ne l’acceptera pas."
Il nuance d’ailleurs la situation à La Réunion : "Les choses ne vont pas si mal que ça ici. Nous avons nous à participer à la réflexion globale. On attend plus d’informations pour se positionner."
Avant de rappeler : "Nous sommes sous surveillance depuis bien longtemps, bien avant les attentats."
"Pas d’ingérance de l’État"
Houssen Amode explique comprendre la volonté de prévention : "Je pense que si c’est le pendant de la sécurité, le prix à payer, à condition que ce ne soit pas liberticide, quelque chose qui soit tellement lourd qu’on devient coupable avant même d’être jugé."
Néanmoins, il reste sur ses gardes : "L’État est dans son rôle quand l’État cherche un interlocuteur, mais l’État qui prône la laïcité n’a pas à s’ingérer dans l’organisation d’un culte."