Professeur des Universités en Droit public, Mathieu Maisonneuve décryptait pour Antenne Réunion les annonces faites par le préfet de La Réunion, concernant l’extension du dispositif d’état d’urgence dans l’île.
Un état d’urgence demandé par la population et la classe politique
La Réunion avait-elle besoin d’une extension de l’état d’urgence ? Pour Mathieu Maisonneuve, la réponse est à nuancer. Même s’il se pencherait davantage vers une sous-estimation de la menace terroriste dans l’île.
"La population semblait en avoir besoin puisqu’elle le demandait, de même que la classe politique. Est-ce que la menace était-telle que nous en avions besoin ? Je l’ignore totalement. Seule les autorités administratives et les politiques nationales le savent. Ce qui est certain c’est que ça été étendu."
"Une menace sous-estimée ou qui a augmenté ?"
Le professeur de Droit public d’avancer deux hypothèses : "Soit la menace a été sous-estimée au début, et on s’est rendus compte que finalement qu’étendre l’état d’urgence était justifiée ici, soit la menace a augmenté entre temps. Le préfet a de ce côté indiqué que la menace n’avait pas évolué. Peut-être qu’on l’avait sous-estimé au début."
Le professeur des Universités en Droit public de souligner le caractère exceptionnel de cette mesure, et de prendre la juste mesure de ses conséquences sur les atteintes aux libertés.
"Loin d’un régime liberticide"
"Certes, mais on est encore loin d’un régime liberticide. Tout cela s’effectue dans un cadre légal, avec un contrôle du juge. De plus, les mesures qui sont disponibles sont limitativement énumérées par la loi. Et toutes en plus, ne sont pas forcément utilisables. Et peu seront effectivement utilisées."
Retrouvez l’intégralité de l’interview de Mathieu Maisonneuve, professeur des Universités en Droit public, dans la vidéo ci-jointe.