Actuellement en cours d’examen, la Loi Santé pourrait interdire les soins de conservation funéraire au domicile. En clair, cette proposition formulée par la ministre de la Santé Marisol Touraine représente une menace sur les veillées mortuaires, ancrées dans la tradition à La Réunion.
La Loi Santé pourrait interdire les soins de conservation funéraire au domicile. Mais si cette mesure est appliquée, elle pourrait remettre en cause la coutume de veiller les morts au sein des foyers.
Le 9 novembre prochain, si la loi Santé est adoptée en deuxième lecture à l’Assemblée nationale : les thanatopracteurs ne pourront plus effectuer de soins funéraires à domicile. C’est en ce sens que la veillée mortuaire est menacée.
Comme le souligne le Journal de l’Ile ce jeudi, la Conférence des Evêques exprime son inquiétude concernant cette possible interdiction des soins funéraires à la maison, une pratique ancrée dans la tradition à La Réunion. Par conséquent, la Conférence des Evêques a d’ores et déjà interpellé la ministre de la Santé à ce sujet.
Pourra-t-on encore veiller nos morts à domicile ?
Si le projet de loi est adopté en deuxième lecture à l’Assemblée nationale le 9 novembre prochain, il imposerait aux entreprises de pompes funèbres de ne plus effectuer de soins funéraires à domicile.
En clair, il sera impossible de préparer un corps pour permettre aux proches et à la famille de le veiller à domicile.
Marisol Touraine - la ministre de la Santé - répondrait ainsi favorablement à une "ancienne revendication des associations anti-sida de lever l’interdiction, qui était discriminatoire selon elles, de pratiquer de tels soins sur des défunts touchés par le VIH".
Dans ce contexte, le ministère de la Santé a interpellé le Haut Conseil de la santé publique mais aussi l’inspection générale des affaires sociales afin d’obtenir leurs positions.
Ces deux autorités avaient déjà demandé la levée de l’interdiction concernant les défunts porteurs du VIH. Et pour une meilleure gestion des risques, le Haut Conseil de la santé publique et l’inspection générale des affaires sociales préconisent que "la thanatopraxie ne soit réalisée que dans des lieux prévus à cet effet".
Préserver les veillées mortuaires
Pour préserver les veillées, une solution serait d’acheminer le corps vers une chambre funéraire, pour la réalisation des soins, avant de le reconduire au domicile.
Mais ce transport pourrait être compliqué à réaliser, voir coûteux. Pour de nombreux catholiques, cette décision serait une atteinte de "la liberté des rites funéraires".