Pour les nombreux fonctionnaires Réunionnais expatriés en Métropole, le rêve de retourner dans l’île est difficile à concrétiser. L’amendement voté à l’Assemblée nationale pour la prise compte des centres d’intérêts moraux et matériels (CIMM) est une avancée significative.
Opérateur depuis 12 ans à l’aéroport de Roissy
Fin de service pour Damien Letrange, fonctionnaire de Police / Association GPX Outremer. Ce policier Réunionnais âgé de 32 ans travaille depuis 12 ans comme opérateur radio à l’aéroport de Roissy.
"J’aime bien les avions, je participe souvent au Salon du Bourget, où on voit tous les avions de tous les pays, les drones etc. C’est très passionnant", souligne-t-il.
Ce père de deux enfants a trouvé un rythme de vie convenable avec sa femme qui travaille aussi à l’aéroport. Et en plus, ils sont bien installés.
Pour autant, Damien aimerait bien quitter ce mode de vie et retrouver son île natale, mais rien n’est moins simple.
12 demandes de mutations, aucune n’a aboutie
"J’ai fait ma première demande en 2007. Et, du coup, j’en suis à douze demandes", énumère-t-il.
12 demandes. Aucune n’a aboutie. Damien a même refusé une promotion.
"Avancer, c’est faire une croix sur le retour auprès de ses proches". Et Damien est loin d’être seul dans ce cas. C’est pourquoi à l’Assemblée, un amendement a été voté pour faciliter leur demande de mutation.
"Avec cet amendement, on rajoute une condition obligatoire et supplémentaire, lors de l’examen des demandes de mutations qui vont être formulées par les fonctionnaires. C’est-à-dire les centres d’intérêts moraux et matériels", explique la députée de La Réunion Ericka Bareigts.
Cet amendement ne va pas ajouter de poste sur l’île, mais il redonne espoir à Damien. "Idéalement, je me vois à La Réunion, et que nos enfants puissent vivre ce que nous avons vécu".
Un rêve qu’ils étaient 1 500 à faire cette année. Seulement 14 ont pu le réaliser.