Sur les 2 500 enfants nés à la Réunion chaque année, une dizaine se retrouve pupille de l’Etat suite à un accouchement né sous X. Quelles sont les démarches et que sais l’enfant des ses parents biologiques ? Voici quelques éléments de réponses.
Après la naissance de l’enfant lors d’un accouchement sous X, les parents biologiques ont un délai légal de 2 mois pour reconnaître l’enfant. Pourtant selon le professeur Peter Von Théobald du service gynécologie du CHU Felix Guyon, cette décision est immédiatement prise lors de l’accouchement : "Souvent avant ce délai, lorsque l’on pose le bébé sur le ventre et que la maman le voit, elle décide de le garder. C’est ce qu’on remarque une fois sur deux, du moins dans notre expérience".
Dans le cas contraire, l’enfant ne connaîtra jamais ses parents biologiques. Il sera placé en famille d’accueil en vue d’une adoption dans les jours qui suivent.
Les parents peuvent laisser des informations
Une lettre peut être laissée à l’enfant pour lui permettre de connaître ses origines. Maître Vanessa About précise : "La loi dit bien elle peut laisser des informations, il va falloir qu’elle laisse des informations sur l’origine mais n’est pas obligée de laisser son nom. Elle peut par exemple laisser les envies qu’elle avait concernant l’éducation de son enfant, on ne sait donc pas lorsqu’on va ouvrir la lettre quelles informations vont apparaître. Si la mère n’a laissé aucune information la concernant, l’enfant ne pourra pas savoir d’où il vient".
L’ASE (Aide sociale à l’enfance) qui s’occupe de la prise en charge la maman au moment de l’accouchement, reçoit régulièrement les enfants nés sous X à la recherche de leurs racines. Marie-Thérèse Huet, responsable du service à la direction famille enfance nous explique que les mères qui accouchent aujourd’hui sous le secret sont des femmes qui ont déjà des enfants : "cette information permet de rassurer l’enfant, par contre d’autres enfants iront plus loin parce qu’ils ont besoin de savoir concrètement, de mettre une image sur leurs mères"
On estime aujourd’hui à 700 le nombre d’enfants nés sous X en France. Beaucoup de ces enfants souhaitent recherchés leurs parents biologiques comme par exemple Stéphane qui recherche actuellement sa mère à la Réunion.