Un jour seulement après la chute mortelle d’un grutier au Port-Est, l’accident a marqué les esprits de nombreux travailleurs évoluant en hauteur.
Travailler en hauteur, un métier risqué. Ce matin, sur un chantier de Saint-Denis, l’accident mortel survenu hier au Port-Est dans tous les esprits.
Grutière depuis deux ans, Vanessa ne comprend pas comment le drame a pu se produire. "Si nou la bien suiv les règles, nou doit pas tomber. Nou doit bien attrap l’échelle, nou monte nou monte, et nous l’a pas à tomber si nou repose à chaque palier. Même si ou tombe ou tombe sur le palier, ou doit pas tomber plus bas que ça" explique-t-elle.
L’accident est la hantise de ce chef de chantier. Il est conscient que le pire peut arriver à tout moment. "Pour nous le risque zéro n’existe pas, mais on fait en sorte, nous mettons les moyens pour régler et essayer de régler tout ce qu’on peut. Et on se fait aider également systématiquement toutes les semaines par un coordinateur qui est missionné spécialement pour la sécurité", indique Bernard Baret.
Les grues de chantiers et de navires sont soumises à des normes de sécurité. À ce propos, en matière de sécurité, sur le Port-Est, Jacky Joseph, délégué syndical CFDT, dénonce des dysfonctionnements. Selon lui, cet accident était prévisible.
"Je dis que c’est la responsabilité de l’État mais également de l’ensemble des employeurs, qui ne mettent pas tous les moyens en oeuvre, pour que les conditions soient réunies, à savoir les manques de nacelles et de harnais de sécurité puisque les travailleurs évoluent à 30 mètres de hauteur".
Pour le moment, difficile de comprendre comment Patrick est décédé sur son lieu de travail. Seule les résultats de l’enquête pourront faire la lumière sur cette affaire.