Durant la nuit du 9 au 10 mai, un bébé de trois mois est décédé à Saint-André. Des coups ont été répérés sur le corps du nourrison et c’est une équipe médicale qui a donné l’alerte. L’enfant est mort d’un oedème cérébral. Hier, la mère de ce petit garçon a été écrouée pour "violences habituelles". Comment expliquer ce drame ?
Jeudi 21 mai, les parents du bébé de trois mois décédé à Saint-André ont été mis en examen. Agée de 16 ans, la jeune mère a été placée en détention provisoire pour "violences par habitude". Le père est placé sous contrôle judiciaire pour non-assistance à personne en danger et non-dénonciation de crime.
La jeune adolescente a reconnu avoir secoué son bébé à plusieurs reprises. L’autopsie a permis de révéler que l’enfant est mort d’un oedème cérébral et plusieurs traces de fractures plus anciennes ont également été décelées.
Pédiatre au CHU de Bellepierre, le Docteur Livoir-Petersen souligne que l’âge de la mère ne peut pas expliquer le passage à l’acte.
"On oublie, on ne parle pas suffisamment de la difficulté d’être parents. On parle de la parentalité, de la naissance d’un enfant comme d’un grand bonheur - ce qui est le cas évidemment mais pas à tous les moments... Quant à la question de savoir comment on en arrive là : je crois que l’on veut faire cesser quelque chose d’insupportable. Il n’y a jamais d’intention de donner la mort ou de faire mal, la question n’est pas là" explique le Docteur Livoir-Petersen
Les grossesses précoces restent nombreuses à La Réunion. Chaque année, plus de 400 enfants naissent de mamans mineurs selon l’Insee.
Les professionnels insistent sur le fait que face aux pleurs de l’enfant, il ne faut pas culpabiliser mais briser la solitude. Autre précieux conseil : il faut parler pour éviter le drame.