Depuis l’arrivée du curvomètre, les gendarmes ont immobilisé des dizaines de deux-roues modifiés et non adaptés à la route.
Changer le pot d’échappement, débrider le moteur ou encore ajouter des pièces destinées à la compétition pour améliorer les compétences de son scooter, voilà des pratiques courantes mais interdites par la loi.
Depuis plusieurs mois, la gendarmerie dispose d’un nouvel outil qui permet de détecter si de telles modifications ont été faites. Le curvomètre calcule en effet la vitesse maximale pouvant être atteinte par un deux-roues.
"On s’aperçoit que de nombreux scooters sont trafiqués. Il faut savoir que celui qui gonfle son scooter pour monter même à 100 km/h se met lui-même en danger parce qu’il n’est pas prévu pour atteindre cette vitesse-là. La partie cycle n’est pas suffisamment souple et lorsqu’il roule à 100 km/h et qu’il freine, elle se tord et il perd le contrôle de sa machine", explique le major Robert Lucas, commandant en second l’Escadron Départemental de Sécurité Routière.
Depuis le début de l’année sur 40 scooters contrôlés, une trentaine ont été placés en fourrière. En plus de l’immobilisation du véhicule, l’amende encourue s’élève à 90 euros.
Les scootéristes expliquent eux le besoin ressenti de procéder à ces modifications.
"Il y a plusieurs magasins dans l’île qui vendent plein de pièces pour modifier les motos. Ici, à La Réunion, on est obliger d’arranger les motos parce qu’on a plein de terrain en pente et les scooters d’origines ne grimpent pas les pentes", assure un scootériste.
"Je pense qu’ils veulent simplement plus de sensations, plus d’adrénaline", lance un autre. Un troisième ajoute : "C’est pour le plaisir, mais il y a des limites à respecter quand même. Il faut pas jouer avec la police et la gendarmerie. Au niveau que c’est inadmissible, en magasin, il y a déjà des scooters qui dépassent les 45 km/h."