Thierry Hergault, le directeur régional de la fondation Abbé Pierre, s’exprime sur le sujet du mal-logement à La Réunion.
Le directeur régional de la fondation Abbé Pierre, Thierry Hergault, évoque la situation à La Réunion en ce qui concerne le mal-logement et le travail qu’il reste à faire pour éliminer ce fléau.
"Maintenant qu’on a déjà traité les grandes poches d’insalubrité, le plus difficile c’est celle diffuse qui est assez complexe à traiter, un peu partout disséminée, avec des parcours de vie difficile", explique-t-il.
Le directeur régional de la fondation Abbé Pierre se dit pressé : "Il y a de nouveaux outils qui viennent d’arriver. Il faut les mettre en pratique. On demande aux pouvoirs publics, aux collectivités territoriales de vraiment se lancer dans des plans d’actions et de les mettre en oeuvre directement sur le terrain pour que ce soit visible directement par les plus mal logés."
"Ça a nécessité beaucoup de phases de diagnostique, d’études pré-opérationnelles. Maintenant on aimerait en mesurer l’efficacité sur le terrain. Il y a des opérations d’amélioration lourde à mener sur le terrain sur les zones concernées", ajoute-t-il.
Quant aux axes géographiques sur lesquels le mal-logement est le plus important, il détaille : "Surtout les bandes Ouest jusqu’au Sud où là se rajoute le problème de l’indivision qui est un problème qui n’est absolument pas pris en compte pour l’instant malgré un article de la loi Lodéom. On pourrait créer un groupement d’intérêt public pour traiter le sujet de la sortie de l’indivision car les personnes en indivision ne peuvent pas prétendre aux aides de droit commun."
Pour le travail encore à réaliser, il liste : "Les priorités restent la construction massive de logement. En 2030, nous serons plus d’un million, il y a un rythme qu’il faut vraiment soutenir. Là, ce qu’il va se passer en 2015, 2016 nous alarme. On voit que le secteur du BTP est en crise. On n’arrive pas à sortir plus de 4 500 logements sociaux par an. Le logement intermédiaire est quasiment à l’arrêt. On est loin des chiffres qu’il faudrait donc petit à petit, année après année, la situation va s’aggraver."
"Il y a eu des efforts ces 3, 4 dernières années avec la défiscalisation. Il n’y a pas assez de petits logements pour les personnes seules qui n’ont pas les moyens de se payer un T2 ou un T3. Il y a un effort à faire sur le coût des loyers contrairement à certaines régions de métropole", conclut-il.