Alors que le rapport sur l’Etat du mal-logement sera présenté mardi 24 février à La Réunion, trois hommes qui vivent dans la rue ont accepté de témoigner. Ils révèlent ce qu’ils ressentent chaque jour. Leur vie est un combat qu’ils mènent sans relâche.
Interrogés ce lundi 23 février dans l’enceinte de la Boutique Solidarité de Saint-Denis (Etablissement de la Fondation Abbé Pierre), trois hommes - Sans Domicile Fixe - ont accepté de témoigner.
Pour eux, la vie est un combat et chaque jour, il doivent batailler pour réussir à manger ou dormir à l’abri. La Boutique Solidarité de la Fondation Abbé Pierre leur apporte réconfort et de la nourriture grâce à des petit-déjeuners proposés chaque matin.
Souleiman vit dans la rue depuis quinze ans. "J’ai dormi un peu partout, dans la rue, au bord de la rivière, dans le chemin, dans une cabane ravine Patate à Durand, dans une voiture..." explique cet homme. Pendant trois ans, Souleiman a pu travailler pour la mairie de Saint-Denis, tout en continuant à passer ses nuits dehors. D’origine malgache, Souleiman est père de famille mais il n’a pas vu ses enfants depuis quatre mois.
Kevin est âgé de 24 ans et sans domicile fixe, sans ressource, il explique vivre "la galère totale" au quotidien.
Depuis cinq ans, ce jeune homme vit dans la rue et tente de trouver un emploi. "Je vais m’inscrire au CNARM pour partir en métropole et essayer de m’en sortir. (...) C’est difficile de vivre comme ça et je ne veux pas vivre comme ça toute ma vie" explique Kevin. "La vie dans la rue, c’est une épreuve, je n’avais jamais connu ça".
Josian vit lui aussi dans la rue depuis des années. Sans domicile fixe depuis huit ans, il explique s’être retrouvé à la rue après sa sortie de prison. "Le plus dur, c’est de dormir par terre, sur des cartons ou dans des locales à poubelles...". Josian touche également une pension d’handicapé mais sans toit, il enchaîne les galères pour manger et réussir à dormir à l’abri.