Illustration/SIPA
Il y a tout juste 40 ans - le 26 novembre 2014 -, l’ex-ministre de la Santé Simone Veil montait à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre le droit à l’avortement. Une loi historique est née dans une ambiance particulièrement tendue.
Il y a quarante ans, l’IVG représentait un sujet ultra-sensible et aujourd’hui encore, l’avortement reste tabou même si les mentalités ont évolué au fil des années.
Le 26 novembre 1974, Simone Veil n’a pas hésité à monter à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre une loi historique pour la légalisation de l’avortement. Alors ministre de la Santé, Simone Veil va devoir faire face à des adversaires déchaînés.
Une loi historique portant sur un sujet ultra-sensible
"Je n’imaginais pas la haine que j’allais susciter" a même confié l’ex-ministre de la Santé de Valéry Giscard d’Estaing dans un livre entretien avec la journaliste Annick Cojean (Les hommes aussi s’en souviennent 2004).
Son discours a marqué les esprits et elle a également insisté sur le fait qu’un avortement est "toujours un drame". "Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit de les écouter. C’est toujours un drame" déclarait Simone Veil au coeur de l’Assemblée nationale il y a maintenant 40 ans.
Déterminée, Simone Veil a défendu son projet de loi dépénalisant l’avortement avec ferveur, face à une assemblée composée - en grande majorité - d’hommes. Quarante ans après la naissance de cette loi, on se souvient de la violence des débats, mais aussi de ses larmes et les applaudissements que suscita son discours.
"L’avortement doit rester l’exception, l’ultime issue en cas de dernier recours (...) " affirmait Simone Veil il y a quarante ans.
Avortement : la loi a évolué depuis le texte de 1975
En 40 ans, la vie des femmes a changé et la loi légalisant l’IVG a également évolué.
Pour plus de précision : en 2001, le droit à l’avortement a été élargi. En clair : le délai de recours à l’IVG a été allongé pour être porté de "10 à 12 semaines de grossesse". Une disposition qui aligne la législation française sur celle de la plupart des pays européens.
L’IVG peut désormais être pratiqué en médecine de ville. De plus, "les mineures peuvent avoir accès même si l’autorisation parentale n’a pu être recueillie".
A noter également : " Des consultations psycho-sociales peuvent être proposées aux femmes avant et après l’IVG, mais elles ne sont obligatoires que pour les mineures".
Retrouvez dans la vidéo ci-jointe les déclarations de Simone Veil le 26 novembre 1974 :
Quelques chiffres
- 215 000 femmes subissent une IVG chaque année en France. 2/3 d’entre elles en moyenne sont tombées enceintes sous contraceptif.
- Chaque année à travers le monde, plus de 20 millions de femmes décident leur grossesse dans des conditions dangereuses en raison de la clandestinité à laquelle elles sont condamnées.
- Toutes les dix minutes dans le monde, une femme meurt des suites d’un avortement à risque. (source : Médecins du Monde)