La sentence est tombée hier, le préfet de La Réunion souhaite stopper le dispositif de vigies requin. Dans le monde du surf et des associations, la nouvelle a du mal à passer.
"L’expérimentation conduite à La Réunion ne permet pas de disposer d’éléments attestant de façon certaine de l’efficacité du dispositif : le caractère dissuasif de la présence des vigies n’est pas formellement établi", indiquait la préfecture hier dans un communiqué.
Le dispositif vigies requin initié par la Ligue réunionnaise de surf est en péril. L’absence d’intéraction conduit les instances à remettre en question la poursuite de l’expérimentation.
Chez les surfeurs, l’amertume domine. Le retour des activités nautiques semble compromis, malgré une auto-surveillance de plus en plus répandue dans l’eau. "Il faudrait qu’on se cotise pour qu’il y ait un jet-ski qui soit là et qu’il y ait quelqu’un qui surveille", suggère Cyrile. Une idée qui solliciterait les associations de surf présentes à La Réunion.
Pour les associations, la fin des vigies requin est un nouveau coup dur, non seulement vis-à-vis des sports de glisse, mais également vis-à-vis du tourisme. "C’est dramatique", commente Jean-François Nativel. Pour le secrétaire de l’association OPR (Océan Prévention Réunion), l’expérimentation, mise en place il y a six mois, a été avortée trop tôt. "Au niveau du tourisme, c’est une catastrophe", déplore-t-il.
Le surf institutionnel à travers les compétitions, misait beaucoup sur l’aboutissement du dispositif. "Ils ont fait l’effort de se plier à toutes les contraintes imposées par l’Etat et malgré tout c’est une fin de non-recevoir". Il ajoute : "ça fait trois ans qu’on ne fait rien et c’est inacceptable". Des concertations sont actuellement en cours afin d’envisager des opérations de mobilisation.