La préfecture a publié ce mardi les conclusions de son rapport sur le dispositif vigies requin. Selon les éléments récoltés, l’efficacité du dispositif n’est pas avérée. Le préfet indique par ailleurs que les contrats aidés ne seront pas mobilisés.
Tentant de prouver que l’occupation de l’eau détient un aspect dissuasif quant à la présence de requins dans les zones de pratique d’activités nautiques, le dispositif de vigies requin stagne.
L’expérimentation mise en œuvre par des apnéistes - menée par la ligue Réunionnaise de surf, en partenariat avec l’institut de recherche pour le développement - à des fins de surveillance et d’alerte a été mise en place au cours du premier semestre 2014.
Afin de mieux cerner l’efficacité du dispositif, les vigies requin ont fait l’objet d’une expertise du Muséum National d’Histoire Naturelle. La préfecture communique mardi 11 novembre sur les conclusions de ce rapport.
"Il n’existe pas de référence établie au plan national ou international sur ce dispositif présentant un caractère innovant ; l’expérimentation conduite à La Réunion ne permet pas de disposer d’éléments attestant de façon certaine de l’efficacité du dispositif : le caractère dissuasif de la présence des vigies n’est pas formellement établi", explique la préfecture dans un communiqué.
Le caractère dissuasif des vigies et leur capacité à repousser des requins proches d’une zone de pratique d’activités nautiques n’ont pas pu être évalués "en l’absence d’interaction durant l’expérimentation". La préfecture souligne par ailleurs que "la possibilité de fortes variations du niveau de surveillance selon les capacités individuelles de chaque vigie".
L’exposition des vigies au danger a également été pris en compte. Résultat, il faudra encore patienter pour la mise en œuvre opérationnelle du dispositif.
Pas de vigies contrats aidés
Suite à ces conclusion, le préfet, Dominique Sorain, "considère que le recours aux emplois d’avenir ou aux contrats aidés ne peut venir en appui du dispositif des vigies requins".
Ce type d’emplois pourra toutefois être mobilisé pour d’autres démarches de sécurisation (pose de filets et autres dispositifs de protection) et d’autres méthodes de surveillance alternatives ne présentant pas de risque pour la sécurité des personnes (surveillance à terre et à bord de moyens nautiques, exercice de missions de prévention ou de soutien opérationnel...).
La question de la poursuite de l’expérimentation des vigies immergées est donc posée. L’objectif reste la garantie de la sécurité. "En tout état de cause, la mise en œuvre effective de solutions opérationnelles complémentaires se poursuit en lien avec l’ensemble des acteurs concernés", indique la préfecture qui assure une fois de plus œuvrer pour "une démarche pérenne de réduction du risque requin à La Réunion".