"Libèr Nout Furcy" : ce message apparaît partout à La Réunion. Sur les ponts, les arbres, les galets... Une communauté a décidé de rappeler au monde l’Histoire de l’esclave bourbonnais Furcy. En 1817, cet homme intenta un procès à son maître pour faire valoir son statut d’homme libre. Après 27 ans de combat, il remporta son procès. Du jamais vu.
Blanc sur noir, noir sur blanc, gravé dans l’écorce des arbre, peint sur les ponts ... Le message est clair et ne passe pas inaperçu sur l’île : "Libèr Nout Furcy". Une opération de communication qui vise à rappeler au plus grand nombre l’Histoire de l’esclave Furcy.
En 1817, cet esclave réunionnais intenta un procès à son maître l’esclave pour faire valoir son statut d’homme libre, un procès qui dura jusqu’en 1843.
L’esclave a osé
"Je me nomme Furcy. Je suis né libre dans la maison Routier, fils de Madeleine, Indienne libre, alors au service de cette famille. Je suis retenu à titre d’esclave chez Monsieur Lory, gendre de Madame Routier. Je réclame ma liberté : voici mes papiers".
Furcy a prononcé ces mots en 1817 à Saint-Denis et c’était du jamais vu. Cet esclave a réclamé ses droits d’Homme libre et il s’est battu pendant 27 ans pour les obtenir.
Cet esclave réunionnais a osé assigner son maître en justice, réclamer sa liberté.
Mohammed Aïssaoui a mené l’enquête et c’est lui qui a révélé l’histoire de l’escalve Furcy au grand public. Son livre intitulé "L’Affaire de l’esclave Furcy" a reçu le prix Renaudot de l’essai 2010.
Aujourd’hui, un message apparaît partout "Libèr Nout Furcy". Il s’agit en fait d’une communauté qui souhaite rappeler au monde l’histoire de l’esclave Furcy. Ces trois mots intriguent depuis quelques semaines. Derrière ces graffitis se cache un collectif qui veut avant tout réhabiliter la mémoire de l’esclave Furcy.
Kaf Malbar est l’un des porte-parole de ce collectif. Il insiste sur l’importance d’enseigner l’Histoire de l’esclave Furcy aux enfants. L’idée est d’éveiller les consciences et d’édifier un monument en hommage à la mémoire de Furcy. Mais pour le collectif, la première opération est musicale. "L’Or de Furcy", la chanson de Kaf Malbar sort demain dans les bacs.