Des menaces bien réelles proférées à l’encontre de la France suite à son implication dans les actions aériennes en Irak. L’Etat Islamique a décapité Hervé Gourdel, otage enlevé en Algérie. Un acte innommable condamné par sphères politique, religieuse et associative à la Réunion comme sur l’ensemble du territoire national. Afin de dénoncer les actes barbares des terroristes, un rassemblement est prévu cet après-midi à Saint-Denis sur la place des Droits de l’Homme à Champ Fleuri. Ce moment de recueillement et de solidarité est prévu à 16h45.
La France en deuil après l’exécution de Hervé Gourdel. Le pays a décidé de mettre ses drapeaux en berne pendant trois jours, suite à la décapitation, par les hommes de Daech, du Niçois de 55 ans. Dans l’île, ce crime barbare a suscité l’effroi.
L’acte commis par l’Etat Islamique, en représailles à l’implication armée de la France en Irak a soulevé de nombreux questionnements. Les représentants religieux locaux ont vivement condamné ce crime barbare, appelant à des sanctions "exemplaires".
En première ligne, le Conseil Régional du culte musulman (CRCM). Houssen Amode, son président, a condamné un "massacre qui s’inscrit dans le droit fil d’autres massacres prétendument au nom de l’Islam alors que ce sont des actes de barbarie, des crimes qu’il faut condamner et châtier".
Une indignation collective
Pour la communauté catholique, représentée par la voix de Monseigneur Gilbert Aubry, "cet appel à tuer les infidèles est inacceptable". Pour l’évêque de La Réunion le vivre-ensemble est "fondamental".
Les représentants locaux ont mis un point d’honneur à dissocier religion musulmane et extrémisme. Un amalgame qu’ont également voulu écarter les politiques. "Hervé Gourdel n’a pas été assassiné par des musulmans. Hervé Gourdel a été assassiné par des terroristes qui se disent musulmans et se prévalent de l’Islam pour justifier leurs atrocités", a notamment commenté Nassimah Dindar, présidente du conseil général.
L’implication de la France dans la lutte anti-terroriste et plus particulièrement, anti-djihadiste, n’a toutefois pas été remise en question. Qu’il s’agisse de politiques ou de religieux, tous estiment que les terroristes de Daech doivent être combattus par la force. Un point de vue partagé par le romancier et essayiste Pascal Bruckner qui a livré son éclairage hier soir sur Antenne Réunion.
Du côté des associations, la décapitation de Hervé Gourdel a soulevé "au plus haut point" une "légitime indignation collective". La ligue des Droits de l’Homme à La Réunion a prôné la nécessité "d’approfondir notre réflexion sur la nature de ce phénomène, sur la défense et la promotion des droits humains et sur notre responsabilité citoyenne dans sa dimension internationale".
"Assurer la sûreté de tous"
L’association met l’accent sur l’importance de "combattre toute tentation d’islamophobie". "La décapitation abominable de notre compatriote nous le démontre une nouvelle fois s’il en était besoin : les terroristes qui s’en sont rendus coupables n’ont rien à voir avec l’Islam et ne font que pervertir et instrumentaliser cette confession religieuse d’une manière particulièrement odieuse", a indiqué la ligue dans un communiqué amer.
Le défenseur des Droits de l’Homme à La Réunion a par ailleurs estimé qu’il "appartient aux autorités républicaines de prendre toutes mesures utiles pour assurer la sûreté de tous". Il réclame une "action citoyenne, nationale et internationale".
Dans l’Hexagone, les jours qui suivent l’annonce effroyable de la décapitation du guide de montagne sont marqués par des rassemblements et des marches silencieuses. Sa famille a lancé hier, un appel à la "dignité" et à la "retenue". Dans l’île, un rassemblement est prévu ce vendredi à 16h45 à Saint-Denis, sur la place des Droits de l’Homme à Champ Fleuri, afin de dénoncer les actes barbares des terroristes.