Présidée par la députée Huguette Bello, l’UFR (l’Union des Femmes Réunionnaises) monte au créneau en dénonçant les "provocations" de la marque Pardon !. L’UFR s’indigne de la commercialisation d’un tee-shirt (Kaf + Malbar = Kafar...) ainsi qu’un dessin mettant en scène "deux femmes noires qui portent le diable de Pardon sur une chaise à porteur, symbole de l’exploitation coloniale et de l’esclavage racialisé". L’UFR appelle au boycott de la marque Pardon.
Dans un communiqué intitulé "Pardon : La polémique de trop !", l’UFR dénonce les "provocations" de la marque. "Nous tenons à vous faire part de notre profonde indignation suite à la mise en vente des teeshirts de la société Pardon, arborant des combinaisons douteuses et insupportables, comme celle de « Kaf+Malbar = Kafar »" explique l’Union des Femmes Réunionnaises.
Avant de poursuivre : "c’est un véritable manque de respect et de considération vis à la vis de l’histoire réunionnaise et de l’ensemble de la population réunionnaise. Les Réunionnais ont vivement réagi contre ces dernières créations et contre les étiquettes imprimées sur plusieurs vêtements. Nous partageons totalement cette indignation".
L’UFR tient également à protester contre "une autre provocation de Pardon, une provocation de plus, qui met en scène deux femmes noires qui portent le diable de Pardon sur une chaise à porteur, symbole de l’exploitation coloniale et de l’esclavage racialisé".
Toujours selon l’UFR : "cette provocation ne peut pas être interprétée comme un trait d’humour ou une maladresse : elle est une insulte à notre histoire, aux pages les plus douloureuses de notre passé. Le caractère machiste, raciste et néocolonial des produits de la société Pardon est inacceptable et nous ne l’accepterons jamais".
L’UFR insiste sur le fait que la stigmatisation trop fréquente des Réunionnais par la société Pardon doit être condamnée. De même, l’UFR pointe du doigt "la dégradation constante de l’image des femmes par la société Pardon est outrageante. Les images « hypersexualisées » qui sont véhiculées par leurs photographies participent à l’exploitation et à la dévalorisation du corps des femmes dans notre pays".
Pour toutes ces raisons, l’UFR interpelle directement Monsieur Peter Mertes sur ces étiquettes mais les excuses ne suffisent pas pour l’Union des Femmes Réunionnaises qui appelle au boycott de la marque.
"Nous demandons un engagement formel de Pardon à abandonner ces méthodes inacceptables à La Réunion comme ailleurs dans le monde. En attendant cet engagement, notre organisation, qui se bat quotidiennement pour le respect des femmes réunionnaises, appelle au boycott de la marque Pardon".
En attendant cet engagement, l’UFR tient à restituer à M. Mertès le chèque de 2000 euros qu’il avait remis à l’UFR au nom de l’opération « Bring back our girls », en faveur de nos soeurs nigérianes.