Ce matin, les huissiers de justice ont décidé de ne pas prendre part aux audiences ce lundi, protestant contre la réforme des professions réglementées.
Les huissiers manifestent pour le retrait du projet de réforme des professions réglementées. Selon eux, si ce texte est adopté, il aboutira en une perte totale de la sécurité juridique en France et mènera à des milliers de licenciements.
"On prétend qu’on est des rentiers, des nantis. Il faut savoir que l’État et le plus mauvais payeur. C’est pour lui qu’on fait le plus d’actions et elles ne sont pas payées", Maître Alain Merle, huissier de Justice à Saint-Denis et responsable d’un bureau annexe à Mayotte, "on a un arriéré de 60 000 euros dans le bureau dionysien."
Si la réforme passe, elle pourrait mener à la suppression de quelques 8 000 ou 9 000 emplois en France assure Maître Alain Merle. "Ceux qui s’installeront librement ne pourront pas embaucher au départ. Par contre tous ceux qui sont en place seront obligés de licencier", déplore-t-il.
Ce mouvement de grève n’a pas perturbé la tenue d’un procès aux Assises ce lundi. "On est surpris, on avait entendu dire qu’on avait le soutien des magistrats. Mais malgré l’absence de l’huissier à l’audience, ils la tiennent quand même", déclare interloqué Maître Alin Merle.
Le président de la cour d’Assises a signifié son soutien au mouvement mais a décidé de mener le procès. Les greffiers étant réquisitionnés pour remplir les missions des huissiers de Justice.
Ce mouvement de grogne fait suite à celui des avocats, la semaine dernière, contre la réforme de l’aide juridictionnelle.