Suite à la requête déposée à la cour d’Appel par Hakim Karki, le magistrat mis en examen pour viol et placé en détention provisoire a été être remis en liberté jeudi soir. Il a été placé sous contrôle judiciaire et assigné à résidence.
La chambre de l’Instruction a rendu sa décision jeudi soir, le juge Hakim Karki a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire.
Mis en examen pour viol et placé en détention provisoire à Domenjod lundi, le magistrat de Mayotte avait contesté cette décision en déposant un référé-liberté à la cour d’Appel.
L’avocat général avait requis son maintien en détention, évoquant le risque de trouble à l’ordre public.
Les suites de l’affaire se joueront en métropole. La Chambre criminelle de la cour de Cassation devrait transférer le dossier du magistrat dans les prochains jours. D’ailleurs, une partie des avocats du barreau de Mamoudzou ont signé une motion demandant le dessaisissement du tribunal de Saint-Denis. Ils s’élèvent contre le déroulement de la procédure et rappellent les désaccords entre la Cour et le magistrat mis en examen.
Les faits présumés se seraient déroulés dans la nuit du 1er au 2 juillet. Au terme d’une soirée au restaurant, le magistrat serait rentré chez lui en compagnie d’une jeune femme : une trentenaire, professeure de danse. Celle-ci affirme que le juge a alors abusé d’elle, dans sa voiture puis à nouveau chez lui. De multiples traces de violences et notamment des griffures ont été constatées sur le juge Hakim Karki. Il évoque des relations sexuelles violentes qui auraient été demandées par la plaignante.
Cette mise en examen met un coup d’arrêt aux affaires dont le magistrat a la charge. Parmi lesquelles : le dossier Roukia, un décès par overdose d’une jeune femme à Mayotte, dont les ramifications ont vu des policiers et des gendarmes être poursuivis pour leur implication dans un réseau de trafic de drogue.
Cette affaire devait d’ailleurs rapidement connaître des avancées avec le rendu des conclusions du magistrat. La famille de la victime évoque elle un complot visant à ralentir la procédure : "Depuis le début, les autorités ont cherché à éloigner le juge Karki de l’affaire Roukia", estime Farouati Bacar, la mère de Roukia, au micro de Kwezi TV à Mayotte.