Dans l’affaire de Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif dont les parents souhaitent le maintien en vie, les Réunionnais ont un avis partagé sur la fin de vie et sur l’acharnement thérapeutique.
Six longues années. C’est depuis tout ce temps que Vincent Lambert, est un patient tétraplégique en état végétatif. Le trentenaire, infirmier de profession et tout juste père est cloué sur un lit d’hôpital suite à un accident de voiture.
Placé au coeur d’une bataille qui oppose son épouse et une partie de sa famille qui souhaite l’arrêt des traitements, à ses parents qui eux tentent tout pour le maintenir en vie, Vincent Lambert incarne le cruel dilemme auquel est confronté toute personne dont le ou les proches sont placés dans cet état qui laisse peu d’espoir de rétablissement.
Dernier rebondissement dans ce qui est désormais appelée “l’affaire Lambert”, les parents ont confié l’avenir de leurs fils aux mains de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). La Cour a été saisie suite à la décision du Conseil d’État qui s’est prononcé pour l’arrêt des soins.
Acharnement désespéré pour certains, geste d’amour pour d’autres, les débats sont vifs à La Réunion autour de la question de l’euthanasie, et du pouvoir de donner la mort à ceux qui semblent déjà condamnés et impuissants, face à une hypothétique guérison.
“C’est Dieu qui décide. Ce n’est pas à nous être humain de décider de la vie des autres”, ou “on n’a pas le droit de prendre la vie” sont les arguments avancés par les personnes, qui mettent en avant les préceptes de la religion catholique dont le cinquième commandement “Tu ne tueras point”.
Le docteur Olivier Collard, directeur de l’Unité de soins palliatifs de la clinique de Sainte-Clotilde souhaite dépassionner les débats, en s’appuyant sur la loi de 2005 encadrant la question de la fin de vie. “La loi, bien faite mais mal connue, permet de résoudre la plupart des cas difficiles, en toute collégialité, avec une décision d’arrêt des soins dits futiles car ils ne serviront plus à améliorer la qualité de vie ni à prolonger forcément cette dernière".