Entre 2010 et 2030, la population âgée d’au moins 60 ans devrait passer de 100 000 à 225 000 personnes. Des chiffres qui multiplieraient par deux le nombre de personnes âgées dépendantes.
L’Insee, l’ARS et le Conseil général ont présenté ce mercredi leurs prévisions d’évolution de la population ciblées sur les personnes âgées.
Entre 2010 et 2030, la population âgée d’au moins 60 ans pourrait atteindre 225 000 personnes, contre 100 000 actuellement. Un papy-boom qui s’explique par la croissance de la population. L’arrivée aux âges élevés des générations plus nombreuses des années 50 et 60 influence également la tendance.
La part des séniors dans la population doublerait, passant de 12 % à 23 % en 2030. Et avec l’augmentation du nombre de gramounes, vient l’augmentation du nombre de personnes âgées dépendantes.
"Selon le scénario central, il atteindrait 26 700 personnes (+ 4 % par an), avec un gain d’espérance de vie de 2,3 ans d’ici 2030. Le taux de dépendance des personnes âgées de 60 ans ou plus resterait stable autour de 12 % (8,7 % pour les hommes et 14,3 % pour les femmes)", détaillent les différents acteurs de l’étude.
Dans l’île, la dépendance et plus forte, quel que soit l’âge, en raison de la moins bonne santé des Réunionnais. La mortalité prématurée - avant 65 ans - s’élève à 37% à La Réunion, contre 20% en métropole. Les maladies de longue durée pour cause de diabète ou de maladie cardio-vasculaire sont également plus fréquentes. Un Réunionnais dépendant sur trois est aujourd’hui en état de dépendance lourde.
En 2012, 13 300 Réunionnais âgés de 60 ans ou plus sont reconnus dépendants à La Réunion et bénéficient de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA)
A La Réunion, la dépendance est majoritairement prise en charge à domicile. 12 200 Réunionnais dépendants vivent à domicile, soit 9 personnes dépendantes sur 10 contre 6 sur 10 en métropole.
L’Insee explique par ailleurs que "les conditions de ce maintien à domicile semblent plus favorables à La Réunion". Une situation qui se justifie par "une solidarité familiale encore bien ancrée". "Néanmoins, l’aspect financier peut aussi expliquer le maintien des personnes âgées dépendantes à domicile, avec une population réunionnaise, et des personnes âgées en particulier, fortement confrontées à la précarité", nuance l’institut.