Ce vendredi matin, 47 enfants de la Creuses ont retrouvé leur île natale. Ils font partie des 2 000 enfants de la Creuse à avoir été arrachés à La Réunion entre 1962 et 1984. Parmi eux, certains n’avaient pas revu leur proche depuis une dizaine d’années.
Parti à l’âge de 4 ans de la Réunion, ce n’est qu’aujourd’hui, 50 ans pus tard qu’Olivia retrouve son île natale. Un retour chargé en émotion, qu’elle a longtemps repoussé.
"Avant je n’étais pas prête, je me suis dit que je devais sauter le pas, car j’avais besoin de réponse. Je suis fière de moi," confie Olivia.
Par peur de blesser sa famille d’adoption, Olivia a longtemps évité de poser des questions sur son passé. Aujourd’hui, le besoin de savoir était trop important.
"je vais rencontrer mon père biologique, mais il ne le sait pas. Pour moi c’est un événement, je suis contente d’être ici. Je pense que je vais être apaisée", témoigne Olivia.
Ce cheminement, certains l’ont déjà entamé. Parmi les 47 enfants de la Creuse arrivés ce matin, la plupart ont déjà renoué avec leur île, mais chaque retour est unique.
"Ce n’est pas la même chose que quand on est arrivé en métropole. On était dans le froid, dans l’inconnu, la nourriture n’était pas la même. On retrouve l’île, ce mélange de culture. J’attends avec impatience de pouvoir manger un petit rougail", confie une enfant de la Creuse.
Ils seraient plus de 2 000 enfants à avoir été arraché à leur histoire entre 1962 et 1984. Une injustice pour laquelle ils demandent aujourd’hui réparation.
"On exige une réparation mémorielle, il faut que notre histoire entrée dans les manuels scolaires. Nous devons avoir des lieux de mémoire vivants", estime Valérie Andanson, porte-parole de la Fédération des enfants déracinés des Drom.
Chaque enfant de la Creuse essaie aujourd’hui de combler les trous manquant dans leur passé avec l’espoir qu’il ne soit pas trop tard pour rencontrer leurs proches.