Le chômage est la première préoccupation des jeunes dans la campagne présidentielle. Pas étonnant puisqu’avec 15 % de chômage, les jeunes sont les plus concernés. Avec 18,4 % de chômage, La Réunion est le département français le plus touché.
Si le taux de chômage est en recul par rapport à 2020 de presque un point, il a bondi de presque deux points par rapport au trimestre précédent. A 18,4 %, le taux de chômage à La Réunion reste plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale hors Mayotte qui est de 8,1 % selon l’Insee.
Au 4ᵉ trimestre de 2021, La Réunion comptait 159 280 demandeurs d’emploi de la catégorie A, B et C inscrits à Pôle emploi dont 19 530 âgés de moins de 25 ans et 48 110 de 50 ans et plus. 91 470 demandeurs d’emploi étaient inscrits à Pôle emploi depuis un an ou plus.
Au 31 décembre 2021, on comptabilisait 276 500 à La Réunion dont 186 500 d’emplois salariés privés, selon le tableau de bord de la conjoncture à La Réunion publié par l’Insee. Le plus gros contingent des emplois se retrouvent dans le tertiaire marchand avec 123 600 emplois dont un peu plus du quart se retrouvent dans les commerces, soit 35 200 emplois.
Même si les données du dernier trimestre affiché par l’Insee sont provisoires, on peut noter que, mis à part le premier trimestre de 2020, la qualité de l’emploi à La Réunion s’est fragilisée. Les emplois intérimaires ont augmenté de 7,5 % en un an.
En effet, dans certains secteurs tels que l’agroalimentaire et la construction, les demandeurs d’emploi sont fortement sollicités par les agences d’intérim pour satisfaire les demandes en main-d’œuvre, souvent pour des missions de seulement quelques heures ou quelques jours.
Depuis 4 ans, qui marque ainsi la présidence d’Emmanuel Macron, l’indice de l’emploi intérimaire a fait un bond de 37,3 % à La Réunion, passant de 177,1 au 3ᵉ trimestre de 2017 à 243 au 3ᵉ trimestre de 2021 ; l’indice de l’emploi intérimaire n’a jamais été aussi haut durant la dernière décennie.
Si du côté des demandeurs d’emploi, on peut entendre dire qu’il y a beaucoup de demandes et très peu d’offres, certaines entreprises peinent pourtant à recruter des maçons, médecins et serveurs, entre autres. Des métiers qui n’attirent plus et qui, pourtant, ont besoin de main-d’œuvre. De même, dans certaines grandes surfaces, on recherche des profils pour exercer des métiers de bouche.
“Ce sont des métiers qui ne sont pas forcément jugés comme attractifs par les jeunes et qui, par conséquent, ne s’y intéressent pas naturellement, mais dans lesquels il y a de vraies perspectives d’avenir, de carrière et de parcours”, explique Caroline Maetz, Responsable développement RH, Groupe Leclerc.
La solution choisie par le groupe Leclerc est de proposer directement des formations intégrantes en alternance. Dimitri est apprenti boucher et prépare un brevet professionnel. “Je ne comprends pas pourquoi les gens ne s’y intéressent pas car c’est motivant. En fin de compte, on se dit que l’on va travailler pour l’entreprise avec un CDI”, souligne Dimitri.