Face au coronavirus, les chercheurs de La Réunion ont mis au point un test covid local et inédit : le RunCov.
C’est une nouvelle arme dans la lutte contre l’épidémie : le RunCov, mis au point par des chercheurs péi. Pour tout comprendre, Isabelle Robène chercheuse au Cirad, et Bernard Raynault, directeur de l’unité mixte de recherche étaient sur le plateau d’Antenne Réunion.
Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) basé à Saint-Pierre s’intéresse d’ordinaire aux végétaux et à la santé animale.
"Dès la première vague en 2020 on a mis en place une Task Force entre l’Université de La Réunion, le Cirad et le CHU qui sont les plus gros collectifs de recherche à La Réunion. Avec l’appui de nos partenaires, nous avons bénéficié de plate-formes, l’une, le Cyroi, gérée par le CHU et l’Université, et le 3P, le Pôle de protection des plantes géré par le Cirad."
"Au Cirad, on s’intéresse traditionnellement à l’agriculture, mais nous utilisons des techniques communes de la santé animale et humaine, en particulier sur les techniques moléculaires. On avait depuis acquis une compétence sur des techniques robustes et rapides car il fallait les porter au champ pour la détection de virus et de bactérie. Après avoir donné des appuis d’urgence, l’idée était de voir ce que l’on pouvait faire en complément de l’existant. Nous avions peur du manque de réactifs et de machines. L’équipe d’Isabelle Robène a mis au point pendant le confinement cette technique inédite", expose Bernard Raynault.
"La lamp est une amplification moléculaire comme la qPCR de référence. Nous allons cibler et amplifier certaines zones du génome viral en plusieurs copies, ce qui va rendre le virus détectable. La lamp possède certains atouts du test antigénique qui sont la possibilité de se déployer sur le terrain et la rapidité, entre 5 et 25 minutes. Il possède aussi les qualités du qPCR qui sont une parfaite spécificité, notre test ne détecte que le SARS-CoV-2, et également une bonne sensibilité, de l’ordre de 90 %", poursuit Isabelle Robène, chercheuse au Cirad.
Un test effectué dans la narine efficace : "C’est un prélèvement plus fiable que le prélèvement salivaire."
"Le RunCov a été validé au niveau national, c’est une technique qui peut être officiellement utilisée. L’idée c’est de passer à une phase pilote avec des essais en milieu réel", complète Bernard Raynault.
"Notre test est en format recherche, il faudra passer par une étape d’industrialisation.
"RunCov détecte tous les variants sud-africain, brésilien, britannique."