Le CHU de La Réunion alerte la population Réunionnaise sur l’extrême tension pesant sur son offre de soins du fait de la dégradation de la situation sanitaire due à l’épidémie de COVID sur le territoire Réunionnais.
L’explosion du taux d’incidence sur notre territoire (environ 500 contaminations par jour depuis plusieurs jours contre 200 lors des précédentes « vagues »), l’émergence du variant Delta, le relâchement des gestes barrière pendant les vacances scolaires et un taux de vaccination de la population qui reste très insuffisant sont des éléments de contexte alarmants.
Pour rappel, le CHU a armé 60 lits de médecine COVID et a atteint ce 23 juillet son nombre maximal de 103 lits de réanimation. Pour rappel les taux d’occupation en réanimation ont souvent dépassé 95% ces dernières semaines (sur 98 lits ouverts).
Cela a pu signifier certains jours un à deux lits disponibles pour gérer l’ensemble des urgences vitales COVID et non COVID du territoire. Ce seuil de saturation intervient après 18 mois d’une gestion de l’épidémie au cours de laquelle le CHU a été en première ligne, se traduisant un épuisement des équipes, aggravé par une arrivée de renforts du national au compte-gouttes en cette période de congés scolaires.
Cette tension concerne au demeurant également les autres établissements de santé du territoire impliqués dans une dynamique de gestion solidaire de la crise COVID, établissements publics au sein du Groupement Hospitaliers de Territoire, et cliniques privées.
Elle fait craindre une dégradation dans les prochains jours de la capacité de réponse du CHU à la fois à l’épidémie de COVID, mais aussi de l’accès aux soins pour les autres pathologies, car la gestion de l’épidémie de COVID nécessite certaines déprogrammations de soins médicaux et chirurgicaux.
A cet égard, le CHU, qui fonctionne habituellement avec 26 salles de blocs, ne tourne qu’au deux tiers de son potentiel d’activité chirurgicale pour mettre à disposition des réanimations des personnels formés. Deux salles de blocs supplémentaires ont été fermées le 23 juillet pour passer de 98 à 103 lits de réanimation.
Ce constat est très péjoratif pour le suivi des patients ayant des maladies aigues et chroniques car beaucoup de patients ont déjà fait l’objet de reports d’interventions chirurgicales, même si les urgences et la cancérologie sont garanties.
Au final, l’évolution très préoccupante de la courbe de contaminations par le COVID ces derniers jours créée une vive inquiétude pour la Direction et la communauté hospitalière, laissant craindre que le CHU ne soit débordé au niveau de ses capacités de médecine et de réanimation, et ce au détriment de patients porteurs d’autres pathologies. Le dilemme de prendre en charge une catégorie de patients plutôt qu’une autre pourrait désormais se poser de manière dramatique pour nos équipes.
La question d’un transfert de patients vers la Métropole ou Mayotte est désormais une option qui ne peut être éludée.
- A réaliser que de plus en plus de patients jeunes sont hospitalisés en réanimation, avec ou sans comorbidités, et que les patients en réanimation ne sont pas vaccinés.
- A accorder sa confiance au bénéfice de la vaccination pour acquérir rapidement une immunité collective indispensable, en particulier, pour les personnes vulnérables et ne pas prendre le risque de mettre en danger celles et ceux de nos concitoyens qui ont besoin de soins à l’hôpital.
- A éviter les conduites à risques comme les grands rassemblements familiaux ou professionnels.