Antenne Réunion
Le Plan Blanc a été enclenché par les établissements de santé de La Réunion, mercredi. Alors que Lionel Calenge, directeur du CHU, a affirmé sur le plateau du 19 h que bien que nécessaire, "le Plan Blanc ne sera peut-être pas suffisant", les syndicats hospitaliers ne croient pas réellement aux bienfaits de la mise en place de cette mesure d’urgence.
La situation sanitaire à La Réunion reste inquiétante avec 31 000 nouveaux cas et 27 décès en une semaine. "Compte tenu de la dégradation rapide de la situation sanitaire sur l’île, les établissements publics du Groupement Hospitalier de Territoire de La Réunion (champ MCO CHU-CHOR-GHER, hors santé mentale) prennent la décision d’activer leurs plans blancs ce mercredi 19 janvier 2022", a-t-on fait savoir par le biais d’un communiqué, mercredi.
Selon Lionel Calenge, le Plan Blanc a été déclenché en dernier recours "pour assurer la continuité des soins parce qu’on constate un absentéisme malheureusement très important".
Mise en place par le ministère de la Santé, ce dispositif exceptionnel permet de mobiliser des renforts dans tous les métiers de santé, pour notamment augmenter notamment la capacité d’accueil d’un établissement. Le Plan Blanc permet aussi d’annuler les congés des soignants et les faire revenir au travail.
"J’ai refusé de déclencher le Plan Blanc trop prématurément. On a reporté. On est aujourd’hui le 19 janvier et je suis content que le personnel du CHU et des établissements publics de santé aient pu prendre leurs congés et prendre du repos. C’est vraiment en dernier recours, pour faire face à une urgence et à une gestion de crise qu’on mobilise aujourd’hui ces personnels pour les semaines à venir", a-t-il expliqué sur le plateau du 19 h, mercredi.
Du côté des syndicats du personnel hospitalier, on fait savoir être en désaccord avec cette mesure. "On dit non au Plan Blanc", lance David Belda, secrétaire départemental FO Réunion. "On dit que l’État, l’ARS, la préfecture, c’est-à-dire tous ceux qui peuvent décider, puissent donner des moyens supplémentaires aux hôpitaux de La Réunion pour pouvoir faire en sorte qu’on puisse travailler dans de bonnes conditions. Travailler depuis 2 ans trois week-end tous les mois, être rappelé systématiquement lors des journées de repos et de congé, on était déjà dans un Plan Blanc", poursuit-il.
Même son de cloche du côté de Gabriel Melade de la fédération CGTR santé. "Le personnel est déjà épuisé. On est en train de tirer sur la corde. Le Plan Blanc n’empêchera pas les arrêts. Le COVID continue. La situation sanitaire continue à se dégrader. Les personnes continuent à être contaminées, y compris le personnel de santé."
Willy Fleuris, président du syndicat CFTC Mayotte / Réunion, pense quant à lui qu’il "fallait à tout prix qu’il y ait cette mesure pour que les renforts sanitaires puissent arriver rapidement".