La Réunion manque de gamètes. Spermatozoïdes et ovocytes, pour permettre à ceux qui ne peuvent pas avoir d’enfants, de procréer. Le délai pour obtenir un don peut aller jusqu’à 3 ans. Casse-tête pour les hôpitaux qui recherchent des donneurs, notamment depuis la loi qui élargit l’accès à la PMA.
À La Réunion, l’espoir de fonder une famille se heurte à une réalité difficile, une pénurie de donneurs de gamètes, soit d’ovocytes et de spermatozoïdes.
Alors que la procréation médicalement assistée est de plus en plus sollicitée, les délais s’allongent et les parcours deviennent plus complexes, pour celles qui en ont fait l’expérience comme cette maman qui témoigne anonymement, ce chemin se révèle être un véritable parcours du combattant "J’ai fait plein d’examens, mon copain a fait plein d’examens, il a fait un spermogramme on a découvert qu’il était stérile. Si on n’a pas de donneurs de spermes ou d’ovocytes pour les femmes c’est compliqué pour nous d’être parents. Quand vous voyez des gens avec des enfants c’est pas facile."
Autre complication, trouver un donneur qui ressemble physiquement aux parents, Aurélie et sa compagne elles aussi ont eu recours à la PMA, leurs parcours a été un peu plus facile "On n’a pas trouvé de donneur qui correspondait à notre couple, on a trouvé un donneur qui pouvait aider d’autres familles, et c’est ce qui nous a permis de passer en tête sur la liste d’attente et d’avoir un délai d’attente qui a été réduit. Normalement il faut attendre 1 an et demi ou 2 ans, mais si on aide, parce qu’ils manquent de donneurs, on peut avoir un délai réduit."
Cette pénurie trouve en partie son origine dans la loi bioéthique, qui a ouvert l’accès à la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules en plus des couples d’hétérosexuels. Conséquences, les demandes explosent "Au début de notre ouverture nous avions à peu près une vingtaine de couples chaque année qui s’inscrivaient sur la liste d’attente, donc des délais vraiment raisonnables de quelques mois d’attente, aujourd’hui depuis l’ouverture de la nouvelle loi de bioéthique en 2021, le même nombre de donneurs, c’est-à-dire 10 à 20 par an mais cette fois avec une demande qui a explosé avec plusieurs centaines de demandes."
Le délai d’attente pour obtenir un don est passé de 6 mois à au moins 3 ans, avec près de 400 personnes en attente aujourd’hui. Les médecins rappellent que le don est gratuit, pour devenir donneur de spermatozoïde il faut être âgé de 18 à 45 ans, et de 18 à 48 ans pour les donneuses d’ovules.
