Cela fait déjà 6 semaines que Mayotte vit au rythme du mouvement de contestation des Mahorais. Cette crise réduit fortement les équipes en milieux hospitaliers. Pour leur venir en aide, médecins, infirmières et aides-soignants sont arrivés en renfort de La Réunion.
Alors que le mouvement de contestation populaire perdure à Mayotte, des professionnels de la santé sont venus prêter main forte aux équipes sur place.
C’est suite à une demande de l’ARS OI que le Ministère de la Santé a décidé d’envoyer du renfort pour venir en aide au Centre hospitalier de Mayotte. Selon l’Agence Régionale de Santé de l’Océan Indien (ARS OI), ces équipe sont là pour : "Faire face aux difficultés de fonctionnement de l’hôpital après six semaines de paralysie de l’île".
15 infirmiers, médecins spécialisés en chirurgie et sages-femmes de La Réunion font partie de l’équipe mobilisée. Tous sont des réservistes du milieu de la santé. Leur venue est prévue pour une quinzaine de jours.
Le CHM est en surchauffe depuis le début de la grève il y a six semaines. Cela cause de lourdes conséquences. "Ça fait deux-trois semaines que l’on a pas vu certaines collègues car elles sont bloqués et on ne les laisse pas passer", explique Laura Pichoff, infirmière, qui rajoute : "On se retrouve parfois même à trois infirmiers la nuit".
Dans cet hôpital, 60 % des patients pris en charge n’ont pas de couverture sociale. Les Urgences sont souvent la seule alternative pour être soigné. "On craint vraiment que lorsque la circulation sera à nouveau rétablie, on ait un afflux important de patients", relate le Dr Jeanne Duprat, chef du service des Urgences et du SAMU.
Les véhicules sanitaires ont parfois le plus grand mal à passer les barrages de manifestants. "Dans les cas extrêmes, le patient était obligé de descendre, marcher quelques kilomètres avant de monter dans l’autre ambulance qui l’attendait de l’autre côté du barrage", déclare Moussa Aboubacar, chef de groupe au SDIS 976.
Nos envoyés spéciaux sur place ont accompagné une équipe de sapeurs-pompiers mahorais. Ils sont obligés parfois de faire demi-tour. Ce qui décuple leurs délais d’intervention.
Le blocage des routes, les ambulances qui ne passe pas et un cruel manque d’effectifs au sein des hôpitaux créent une véritable crise sanitaire.
Un homme est allongé au sol. L’ambulance doit prendre la direction des Urgences rapidement car un retard sur la route pourrait mettre en danger la vie du patient.