Face au scandale sanitaire qui secoue la France et trente autres pays du monde, une ligne d’appels a été mise en place par l’Agence Régionale de Santé- Océan Indien à la Réunion. Ce numéro vert doit permettre aux porteuses d’implants mammaires PIP de se faire connaître et d’obtenir des informations sur les mesures à prendre. Depuis hier, le centre d’appels de l’ARS-OI a enregistré une vingtaine d’appels de femmes porteuses de prothèses défectueuses.
Le recensement effectué par l’Agence Régionale de Santé- Océan Indien confirme bel et bien les soupçons des instances sanitaires. Au total, 136 femmes résidant à l’Île de la Réunion seraient concernées par le scandale des implants défectueux conçus par la société française Poly Implants Protheses. Cette information a été confirmée par Marie Baville, adjointe au Directeur à la veille et à la sécurité sanitaire de l’ARS.
En France, on estime le nombre de femmes touchées par ce problème à 30 000. Elles seraient 300 000 au moins à porter des prothèses mammaires défectueuses dans le monde. Ce nouveau scandale n’épargne pas notre département comme en témoignent les nombreuses alertes traitées par le centre d’appels de l’ARS-OI.
Un numéro vert, le 002 62 97 97 88, est disponible depuis hier. Cette ligne spéciale a été ouverte pour permettre aux femmes porteuses d’implants PIP d’obtenir des réponses à leurs nombreuses interrogations. La société française Poly Implants Protheses est pointée du doigt car elle aurait utilisé un gel non conforme pour fabriquer ses implantes. Comme le révélait hier la radio RTL, ces prothèses défectueuses contiendraient des substances chimiques et industrielles. Malgré les déclarations de l’avocat de la société PIP qui dément formellement ces informations, la polémique enfle et les plaintes se multiplient.
Plusieurs enquêtes ont été ouvertes, notamment pour déterminer avec exactitude la composition des implants mammaires controversés. Il s’agit pour les instances sanitaires de voir si oui ou non les composants employés pour la conception des ces prothèses représentent un risque pour la santé des patientes. Si aucun lien n’a été établi à ce jour entre le port de prothèses PIP et d’autres maladies, plusieurs femmes porteuses de ces implants ont été touchées par le cancer.
L’Agence Régionale de Santé Océan Indien recommande aux femmes porteuses d’implants PIP à la Réunion de consulter leur chirurgien, dans un premier temps. A titre préventif et sans caractère d’urgence, l’explantation de ces prothèses, même sans signe clinique leur sera proposée. Cette opération sera totalement prise en charge par la Sécurité Sociale en France.