Kayam, jeune réunionnais de 5 ans bientôt, est porteur de trisomie 21. En cette journée mondiale de la trisomie 21, sa maman, Maëva, témoigne.
Maëva et Bruno sont parents de deux garçons Lyham 8 ans et Kayam, qui a bientôt 5 ans.
Kayam, un "bébé miracle", est né en juin 2019. Avec aucun signe annonciateur lors de la grossesse, ses parents apprennent peu de temps après sa naissance que le petit est atteint de trisomie 21, et qu’il souffre d’une malformation cardiaque. Un accouchement très compliqué, sa maman témoigne aujourd’hui.
La jeune mère était souvent victime de malaise lors de sa grossesse. Malgré plusieurs examens, aucun n’étaient alarmants.
"Né par siège, son pied était déjà dehors à la maternité" nous raconte Maëva, "Ce jour là, en plus de mon malaise qui est revenu, bébé n’avait plus de force, la tête avait énormément de mal à être délivré. Il est né tout mauve."
La jeune mère ne revoit son enfant que 45 minutes après sa naissance "Il est revenu dans mes bras très fatigué, tout mou, et c’est à ce moment-là que je me suis dit il y a quelque chose d’anormal." L’équipe médicale lui affirme que tout va bien, que ce sont les effets liés à la fatigue causée par son hémorragie.
Arrivée dans la chambre, Maëva regarde son fils, et a un étrange pressentiment, qu’elle laisse exprimer à son mari, Bruno.
Le lendemain, la mère de la jeune femme exige de vouloir parler à un médecin, car "elle refuse que bébé reste une minute de plus avec moi, de faire le nécessaire pour mettre bébé sous surveillance car elle a vu au flan qu’il avait un problème" nous confie Maëva.
Une équipe vient le récupérer pour le mettre sous appareil : le jeune Kayam avait un problème au cœur. Il est dirigé le soir même en soin néonatal au CHU de Bellepierre.
"Le caryotype est venu confirmer mes doutes, il est bien porteur de trisomie 21 : une trisomie dite accidentelle, car elle est libre et homogène. Ni monsieur, ni moi, avions les gènes."
Au moment des résultats du caryotype, le médecin leur annonce qu’il souffre d’une malformation grave au cœur en lien souvent avec les cas de trisomie 21. Kayam se rendra en métropole pour se faire opérer. Ils resteront là-bas 5 mois.
Aujourd’hui, il a bientôt 5 ans, et "rattrape tout son retard" : "Il tire une revanche sur son passé, c’est un bon vivant qui aime les gens, partager, jouer, découvrir et faire beaucoup de bêtises."
Kayam adore la boxe, et touche à son rêve de temps en temps depuis bébé dans le club de boxe de son grand frère : ils prévoient de mettre en place une petite équipe d’enfants porteurs de handicap "Je me dis souvent que mon fils sera, je l’espère le 1er champion de boxe de La Réunion porteur de trisomie 21."
"S’il y a une chose que je peux dire, c’est que nos enfants ont leurs retards mais évoluent dans leur temps et sont capables de faire les choses. J’en ai la preuve à la maison. C’est une boule d’amour, de sourire, de joie au quotidien, un pur bonheur."