Plus de trois ans après la première greffe de moelle osseuse dans l’île, voici encore une nouvelle et belle avancée pour les patients ! Ils devaient jusqu’à présent se rendre dans l’Hexagone pour suivre une étape obligatoire avant l’opération. Un traitement de conditionnement qui peut maintenant être suivi chez nous. Plus besoin donc de sauter la mer ! Une petite révolution dans le milieu médical concerné.
C’est un gros changement dans le milieu médical de La Réunion, les patients pourront intégralement suivre une allogreffe de Moelle osseuse. Si l’île est en capacité d’effectuer cette intervention depuis début 2022, le conditionnement du patient, appelé l’irradiation corporelle totale, n’est possible que depuis décembre 2024. Une étape incontournable pour préparer le corps à subir cette greffe, rendu possible grâce à la chimiothérapie et radiothérapie
Mais depuis 2022, 20 patients ont dû se déplacer (2 à 3 mois dans le meilleur des cas) dans l’hexagone pour ce fameux conditionnement, avant de pouvoir suivre le reste de l’opération à La Réunion. Des effectifs du CHU Sud de Saint-Pierre ont donc été formés à cet effet.
“Avec une experte européenne qui est venue spécialement pour nous former. Ça a permis de moderniser cette technique, qu’elle soit plus simple, plus facile pour le patient, plus confortable, très robuste et très efficace. Tellement qu’avec cette nouvelle façon de traiter le patient, on irradie tout son corps, tout en contrôlant la dose qu’il reçoit”, explique Perrine Bertrand, physicienne médicale.
Une grande avancée, mais qui ne permettra la prise en charge que de quelques patients.
“On ne traitera que cinq patients par an mais ils auront un bénéfice, c’est qu’ils resteront près de chez eux, auprès de leurs proches”, rapporte Johan Encaoua, responsable du service radiothérapie du CHU St Pierre.
De meilleures conditions pour les patients, mais aussi pour les équipes médicales. La prise en charge à 100% sur l’île est une avancée majeure, conséquence d’un long travail menée par les centres hospitaliers.
“La révolution, c’est qu’on est maintenant autonomes et il n’y aura plus de patient qui va avoir besoin de partir parce qu’il nous manque une technique pour lui proposer telle ou telle greffe”, fait savoir Raphaelle Dine, hématologue au CHU de Saint Pierre.
Une avancée majeure certes, mais qui comporte aussi des risques. Selon une étude relayée par l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale - la chimiothérapie peut perturber les cellules de notre cerveau, bien que celles-ci se régénèrent grâce aux cellules dérivées de la moelle osseuse greffée chez les patients.