Directeur de la veille et de la sécurité sanitaire de l’Agence régionale de santé océan Indien, François Chieze est l’invité du 19h d’Antenne Réunion.
Le docteur François Chieze, directeur de la veille et de la sécurité sanitaire de l’Agence régionale de santé océan Indien, est sur le plateau d’Antenne Réunion.
Un cap est franchi. La Réunion est, en plein hiver, aux portes d’une épidémie massive de dengue. Cela fait longtemps qu’on en parle. Le directeur de l’ARS indique qu’il n’est pas trop tard pour agir.
"Au contraire, c’est vraiment le moment d’intervenir de façon très forte. On a une diminution du nombre de moustiques et de cas. Et c’est à partir de ce moment-là, avec les renforts de lutte anti-vectorielle et des renforts de destruction de gîtes larvaires que l’on peut espérer limiter voire enrayer la propagation potentielle en été de l’épidémie."
"La situation risque de réapparaître. Ce n’est pas parce que l’on aura 200 ou 100 cas dans un mois qu’on est sortis de la situation. On ne pourra faire face à une épidémie résurgente au moment de l’été austral que lorsque l’on aura mis toutes les forces, c’est que monsieur le préfet a fait aujourd’hui."
Il y a effectivement une mobilisation de toutes parts (agents, RSMAR, réservistes), conformément au plan Orsec. Le docteur Chieze explique quel est le but.
"Dans un premier temps, l’objectif est de diminuer, puis d’empêcher la résurgence d’une épidémie au cours de l’épidémie australe. Cela justifie la mobilisation de tous : du RSMA notamment. On est maintenant à 200 intervenants de la lutte anti-vectorielle."
Le directeur de l’Agence indique que nous trouvons dans un scénario qui diffère de lors de l’épisode du chikungunya. Les autorités étaient prévenues. A-t-on vraiment tiré les leçons de cette épidémie ?
"Nous avons réfléchi en conscience. Cela fait maintenant plusieurs mois que l’on alerte, que l’on intervient sur cette épidémie avec des moyens adéquats. Nous ne sommes pas sur les mêmes tendances, mais sur un risque, une tendance analogue. C’est le moment de bloquer la possibilité d’une explosion épidémique au moment de l’été austral."
"Chaque cas fera l’objet d’une prise de sang. Le plus important c’est de se protéger par rapport au risque de transmettre le virus de la dengue. Il y a aura des actions de prévention."
L’Agence Régionale de Santé Océan Indien (ARS OI) a annoncé le 4 juillet dernier que le nombre de cas confirmés sur notre île est de 5 750. Une épidémie qui tend à se stabiliser mais qui se poursuit dans l’Ouest et le Sud.
Mais les conditions météorologiques de l’hiver austral présentent des facteurs propices au développement des moustiques vecteurs.
Pour venir renforcer le dispositif et les moyens sur le terrain, l’armée prête à présent main forte par l’intermédiaire de 32 volontaires du Régiment du service militaire adapté de La Réunion (RSMA-R).