Ce lundi 27 décembre, le Premier ministre, Jean Castex, et le ministre de la Santé, Olivier Véran, ont annoncé de nouvelles mesures qui entreront en vigueur, afin de contrer la 5e vague du coronavirus. François Asselin, le président national de la CPME, s’est entretenu avec la ministre du Travail, Élisabeth Borne. Il a accepté de s’entretenir avec l’équipe d’Antenne Réunion et fait part de son opinion sur les différentes mesures annoncées : le projet de loi du pass vaccinal, le télétravail obligatoire, l’isolement pour les cas contact et le couvre-feu à La Réunion.
Après son entretien avec la ministre du Travail, François Asselin, président national de la CPME (confédération des petites et moyennes entreprises), dit être rassuré de savoir que l’obligation du pass vaccinal en entreprise a été écartée du projet de loi qui va être présenté au Parlement. Ce projet de loi vise en effet à transformer l’actuel pass sanitaire en pass vaccinal.
Selon François Asselin, beaucoup d’entrepreneurs n’étaient pas pour un pass sanitaire obligatoire pour toutes les activités. En effet, il pense que tous les employeurs ne sont pas nécessairement qualifiés pour convaincre un de ses salariés qui ne serait pas vacciné.
Il reste tout de même des secteurs d’activités qui imposent le pass vaccinal à ses employés, mais aussi à ses clients. Toutefois, les employeurs ne sont pas tous prêts à effectuer des contrôles d’identité. " Si le pass sanitaire évolue en pass vaccinal, les professionnels seront techniquement soumis aux mêmes contrôles. En revanche, si on doit effectuer un contrôle supplémentaire lié à l’identité des clients, nous sommes réservés. C’est quelque chose que la police ou la gendarmerie sont habituées à faire et non pas un patron d’un établissement recevant du public. Nous aimerions voir comment, au Parlement, nous pouvons amender ce dispositif ", ajoute François Asselin.
Parmi les nouvelles mesures annoncées, le télétravail, préalablement conseillé, deviendra obligatoire à compter du 3 juillet. François Asselin estime que les entreprises ont joué le jeu du télétravail sans pour autant y être contraintes, auparavant. Il voit donc d’un mauvais œil la potentielle sanction que risquent les employeurs s’ils venaient à ne pas respecter cette obligation.
" La ministre du Travail, Élisabeth Borne, associe cette nouvelle mesure à une potentielle amende administrative qui pourrait être appliquée pour ceux qui ne mettraient pas en place, dans les entreprises, ce télétravail ", raconte François Asselin.
Il indique qu’il aurait préféré que, dans le cadre du télétravail, le gouvernement fasse confiance aux employeurs, plutôt que les contraindre. " Les acteurs économiques ont plutôt été bons élèves, jusqu’à maintenant. Ça s’est plutôt passé dans le dialogue social serein avec nos salariés ", ajoute-t-il.
Le président du CPME a été interrogé sur l’état d’urgence à La Réunion, le couvre-feu à venir et leur impact sur les acteurs économiques qu’il qualifie de catastrophe économique. " L’impact serait immédiat pour tous les professionnels qui, après les heures habituelles de travail, vivent de leur activité comme les restaurateurs ou les professionnels du secteur du tourisme. Ces derniers sont victimes de ces décisions. "
Il informe ces derniers de l’accompagnement dont ils peuvent bénéficier auprès de la CPME.
Suite au conseil de défense sanitaire et le conseil des ministres, il a été annoncé que la durée de l’isolement des cas contacts serait modifiée et annoncée en fin de semaine. En effet, dans un territoire comme La Réunion où le virus circule assez rapidement, les isolements sont nombreux, ce qui a un impact sur l’économie qui connaît un ralentissement.
" Nous attendons avec impatience les résultats qui vont nous indiquer quelle sera la procédure en matière de jours d’isolement. Dans le cas du variant Delta, lorsque nous étions cas contact, si le test était négatif, nous pouvions reprendre rapidement notre activité professionnelle. Nous aimerions être sous la même enseigne que lorsque nous avions connu le variant Delta ", fait savoir François Asselin.