L’EPSMR lance ce mardi les premiers groupes de paroles dédiés aux personnes victimes de violences sexuelles dans l’enfance et/ou l’adolescence.
L’unité de psychotrauma et le centre de ressources Noe de l’EPSMR organisent ce mois-ci les premiers groupes de paroles destinés aux victimes de violences sexuelles.
La pérennisation de ce dispositif est une première à La Réunion. La mise en place de ces groupes de paroles par l’EPSMR est soutenue par l’Agence Régionale de Santé de l’Océan Indien.
"Cela vise à donner aux victimes la possibilité de rencontrer des professionnels de santé mais également d’autres victimes dans un cadre sécurisant, respectueux, sans jugement et absolument confidentiel", explique l’EPSMR.
"Grâce à un travail autour de la parole et du corps, les professionnels qui animent ces groupes accompagnent les participants pour les aider à s’exprimer sur leur vécu et sur les difficultés rencontrées", relate l’établissement de santé. Un travail de solidarité et de compréhension.
Le Dr Visnelda-Douzain, responsable de l’Unité Psychotrauma explique que : "Ces groupes thérapeutiques permettent aux victimes de se retrouver" et rajoute : "Chacun doit trouver l’espace qui lui convient le mieux pour parler de sa souffrance et trouver des solutions".
Les groupes de paroles organisés par l’EPSMR et l’unité de psychotrauma s’adressent à des personnes de plus de 15 ans, victimes de violences sexuelles. Les mineurs doivent être accompagnés d’une personne majeur de leur choix lors de leur première inscription au groupe.
Chaque session comporte 12 séance d’1 heures 30 à 2 heures, à raison d’une séance par semaine. Il s’agit généralement de groupes de 8 personnes. Les personnes qui souhaitent se renseigner peuvent contacter l’unité au : 02 62 21 37 71.
Trois lieux sont proposés :
- le groupe Est se réunit le mardi matin à Saint-André.
- le groupe Nord se réunit le mercredi après-midi à Saint-Denis.
- le groupe Ouest se réunit le jeudi soir à Saint-Paul.
Cela fait de nombreuses années que le Dr Visnelda-Douzain, responsable d’Unité Psychotrauma, se bat sur ce sujet. L’objectif de ces groupes est de : "Déployer un outil de soin car ces victimes ont besoin d’être écoutées et elles ne savent pas forcément vers qui se tourner".
"On est loin d’imaginer le quotidien de ces victimes", explique-t-elle. Des personnes qui souffrent en silence et ne se révèlent généralement que 16 ans après les faits.
Selon le Rapport sur la délinquance en Outre-Mer datant de 2017, le nombre de victimes de violences sexuelles est double à La Réunion par rapport aux régions de métropole.
La plupart de ces violences se font dans l’entourage proche de la victime.