L’endométriose est une maladie qui touche 10 % des femmes à La Réunion. Elle a d’ailleurs été reconnue comme affection de longue durée récemment. Une reconnaissance qui ouvre la voie à une prise en charge des soins à 100 % par l’Assurance maladie. Alors que le diagnostic de la maladie peut s’avérer long, une jeune startup réunionnaise vise à réduire ce délai par le biais d’une application mobile.
L’endométriose, maladie longtemps ignorée, est responsable de douleurs pelviennes invalidantes et aussi d’infertilité, parfois très difficile à vivre au quotidien. En France, une femme sur 10 serait concernée par cette maladie. D’ailleurs, avant d’avoir un diagnostic, des mois, voire des années peuvent s’écouler. La start-up Innuendo veut réduire la durée de ce diagnostic.
Innuendo a été fondée par 7 étudiants de l’école Epitech Réunion, spécialisée en informatique, à Saint-André. Le rapport entre l’informatique et l’endométriose ? La jeune pousse, composée de 7 programmeurs, a développé une application mobile qui récoltera les données de femmes qui auront installé une application sur leur téléphone. Le tout se fera sous forme de quizz. "On va ensuite analyser ces données, sortir un score qui s’appellera l’endoscore", précise Nolan Routel, l’un des fondateurs de la start-up.
L’application ne fera que collecter des données. Les concepteurs n’étant pas médecins, ils ne peuvent pas émettre de diagnostic. "Les utilisatrices entrent toutes les données qu’elles veulent partager comme le flux des règles, des douleurs qui surviennent comme ça ou pendant un rapport sexuel. Elles peuvent partager ensuite ces données avec un gynécologue via notre application web."
Sur la version web, le gynécologue pourra notamment accéder aux derniers rendez-vous que la patiente a pu prendre, mais aussi aux informations qu’elle aura bien voulu partager pour émettre son diagnostic, précise Nolan Routel. Ainsi, le temps du diagnostic pourrait être grandement raccourci, croient les concepteurs de l’application. L’anonymisation des données est un vrai défi pour la jeune pousse, confie néanmoins Nolan Routel.
Endométriose : "Je suis passée 11 fois au bloc, je vis au jour le jour"
L’étudiant et ses collègues travaillent sur ce projet depuis plusieurs mois. Ils visent une mise en place de la startup pour la mi-février. "L’application est déjà prête. On pourra lancer les béta tests dans un peu plus d’une semaine", indique le jeune homme. Sur le long terme, l’équipe voudrait travailler en collaboration avec le système médical français. Les concepteurs visent également développer d’autres applications similaires mais pour d’autres pathologies, comme le cancer du sein.
"À terme, le but est de s’entourer de professionnels de la santé. À un moment, on sera obligé d’en avoir. On est en contact avec le CHU Nord et des gynécologues spécialisés en endométriose", fait-il savoir.
L’équipe dit d’ailleurs être à la recherche d’un incubateur à La Réunion. Un incubateur qui serait capable de les faire travailler à distance l’année prochaine. La plupart d’entre eux iront faire leur année de Master à l’étranger.
Sébastien Naïs