A l’occasion de la rentrée d’août, le Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers de La Réunion (CRCDC La Réunion) fait le point sur la continuité du dépistage organisé des cancers. Avec ou sans pass sanitaire, les professionnels de santé assurent le suivi des rendez-vous.
Les professionnels de santé voient accroître le nombre de patients qui arrivent avec des cancers à des stades plus avancés qu’avant la crise. Toute la chaîne de prise en charge, du dépistage des cancers jusqu’au traitement, est ralentie du fait de cette épidémie : " Les médecins généralistes sont au plus près des patients pour le dépistage individuel et organisé des cancers du sein, du côlon & du col de l’utérus. Mais l’épidémie de covid retarde les consultations car les patients ont peur de rester dans les salles d’attente", alerte le Dr Sandrine Bordier, médecin généraliste, secrétaire URML OI.
Le cancer du col de l’utérus touche 50 à 70 Réunionnaises chaque année. Le dépistage est primordiale souligne le Dr Phuong Lien Tran, gynécologue-obstétricien : " Évitons les retards majeurs de prise en charge des cancers comme nous en voyons parfois ici en chirurgie. (...) Le covid et le pass sanitaire ne font pas barrage au dépistage des cancers. Il faut encourager les réunionnaises à consulter leur sage femme, gynécologue ou médecin traitant dans le cadre régulier de leur suivi gynécologique dans leur parcours de soin."
En effet, en dépit de la pandémie, les cancers doivent continuer à être pris en charge et les dépistages réalisés au plus tôt. , et le dépistage ne doit pas être négligé, pourtant "Certains patients choisissent de différer la réalisation des tests de dépistage", constate le Dr Raphaële Hoarau, radiologue, présidente du CRCDC. Il poursuit :
"Les cancers sont, en conséquence, diagnostiqués à des stades plus avancés. La prise en charge est alors beaucoup plus lourde. Il n’est pas nécessaire d’avoir un pass sanitaire pour se faire dépister du cancer du sein dans les différents cabinets de radiologie de l’île. Il en est de même pour les sages-femmes ou médecins traitants qui suivent les patients concernés par le dépistage du côlon ou du col de l’utérus. "
Dépister permet de diagnostiquer précocement certains cancers et d’éviter ainsi des traitements lourds. Chaque mois près de 45 000 courriers d’invitation au dépistage sont envoyés aux Réunionnais. Au total, ce sont 400 000 Réunionnais qui sont invités au dépistage chaque année, et moins de la moitié d’entre eux passent à l’acte.
Pourtant, dans certains cas, le dépistage permet de détecter des lésions précancéreuses et de les traiter avant qu’elles ne se transforment en cancer.