Antenne Réunion
La députée de La Réunion a demandé la création d’une commission d’enquête sur les politiques publiques.
Ericka Bareigts, députée de La Réunion, a demandé hier à l’Assemblée nationale, la création d’une commission d’enquête sur les politiques publiques dans le cadre de l’épidémie de dengue.
"La Réunion traverse depuis 2 ans une crise de la dengue qui affecte la santé de nos familles et notre économie. Nous déplorons en effet la mort de 20 personnes, plus de 70 000 cas cliniquement évocateurs, 25 000 cas confirmés et plus de 2 000 passages aux urgences. Avec l’arrivée de la saison des pluies, le risque d’une reprise de l’épidémie à La Réunion est bien réel.
Afin d’améliorer la prévention et la prise en charge des malades, j’ai été rapporteure en juillet 2019 de la mission d’information relative aux conséquences sanitaires des maladies vectorielles portées par le moustique Tigre. Suite à cette mission durant laquelle des acteurs locaux et nationaux ont été auditionnés, les députés socialistes apparentés ont déposé une proposition de résolution pour la création d’une commission d’enquête sur les politiques publiques à mener contre la propagation des moustiques Aedes et des maladies vectorielles.
Elle sera débattue ce mercredi 27 novembre en Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée nationale, date qui marque la journée départementale de la dengue dans notre île. L’examen en séance publique aura lieu le jeudi 5 décembre en séance publique. Commerce international et changement climatique ont fortement favorisé l’expansion mondiale de moustiques vecteurs d’une centaine de maladies telles que la dengue, le zika, le chikungunya ou le West Nile.
C’est le cas des moustiques issus de la famille des moustiques Aedes, famille des moustiques “tigres”. Initialement présents dans les régions tropicales, ils se répandent aujourd’hui dans les zones à climats tempérés et continentaux. Découverts en 2004 en France hexagonale, ils ont déjà colonisé 60 départements et leur implantation sur l’ensemble du territoire français est inéluctable selon les autorités sanitaires françaises et internationales.
En 2005, le “chik” avait touché 244 000 Réunionnais, soit un tiers de la population, et engendré 248 décès. Cette année, trois premiers cas autochtones ont été recensés dans le Var. La Direction générale de la Santé et Santé Publique France sont unanimes : il faut maintenant prévenir et réagir afin de réduire les risques d’épidémies.
Les représentants de la nation doivent donc se saisir de cet enjeu majeur.
→ Nous proposons la création d’une commission d’enquête afin d’évaluer les recherches et techniques françaises et étrangères en matière de lutte contre l’extension des moustiques Aedes et des maladies vectorielles qu’ils transmettent tout en préservant la santé humaine et la biodiversité.
→ Cette commission d’enquête devra également évaluer les moyens de prévention, la gestion des crises connues tant en France ultramarine qu’à l’étranger et leur bilan, les procédures passées, actuelles et/ou en cours d’élaboration, afin d’anticiper les risques actuels et futurs d’épidémies. La lutte anti-vectorielle ne suffit pas face à cette crise sanitaire que nous connaissons. Face à cette situation exceptionnelle, l’État doit désormais tout mettre en oeuvre, de manière coordonnée, pour protéger nos familles."