En l’espace d’une semaine, les autorités sanitaires ont détectés 6 nouveaux cas de dengue autochtones, portant à 18 le nombre de cas repérés depuis le début de l’année. Une recrudescence jamais vue depuis 2004.
L’épidémie de dengue continue de progresser sur l’île. Selon l’Agence Régionale de Santé, la situation épidémiologique a encore évolué depuis une semaine avec 6 cas supplémentaires recensés par la Cire Océan Indien, portant à 18 cas de dengue - 7 cas confirmés et 11 probables - depuis le début de l’année. Ces nouveaux cas diagnostiqués sont situés à Saint-Denis mais aussi au Port et à l’Etang-Salé. Selon les autorités sanitaires, il s’agit de la plus importante recrudescence de cas autochtones depuis 2004.
Au cours des trois dernières semaines, les professionnels de santé ont observé une légère augmentation du nombre de cas détectés, "pouvant traduire une intensification progressive de la circulation virale". La répartition des cas montre que l’épidémie s’étend et ne reste plus circonscrite à quelques zones restreintes. En conséquence, les actions de prévention ont été renforcées auprès des professionnels de santé mais aussi des particuliers. Le niveau 2B du plan de lutte contre la dengue et le chikungunya, correspondant à l’"identification de plusieurs regroupements de cas autochtones distincts géographiquement", est maintenu.
Pendant plusieurs semaines, la circulation du virus a été mise en évidence dans l’Ouest (cf Linfo.re "La dengue circule dans l’ouest de l’île") , qui apparaissait comme le secteur le plus touché. Puis, c’est dans le Nord, plus précisément à Saint-Denis, que 2 autres cas probables ont été détectés. Des cas groupés ou isolés ont été ensuite repérés au Port, à Saint-leu au Tampon et à l’Etang-Salé.
Les 18 personnes touchées par la maladie sont âgées en moyenne de 39,5 ans, entre 2 et 86 ans et plus de la moitié sont des femmes. Trois patients ont été hospitalisés. Parmi eux, une patiente est décédée, mais "aucun lien avec l’infection par la dengue n’a été établi", précise l’ARS. "Il s’agissait d’une patiente âgée souffrant de pathologies chroniques , hospitalisée pour un autre motif avant que la dengue soit déclarée", poursuit l’ARS.
Des actions de démoustication sont également menées dans les coins de l’île infectés par le virus. L’ARS OI rappelle également les bons gestes à la population visant à limiter la multiplication des gîtes larvaires. Ainsi pour limiter la propagation de la maladie, il est essentiel de vider les récipients d’eau, de démoustiquer les jardins et de se protéger contre les piqûres de moustiques. Pour toute information ou intervention du service de lutte anti-vectorielle de la Réunion un numéro vert a été mis en place : le 0 800 110 000.
Rappels sur la maladie
Dans sa forme classique, la dengue se caractérise par une hyperthermie d’apparition brutale accompagnée d’un ou plusieurs des symptômes suivants : frissons, céphalées, douleurs articulaires et/ou musculaires, nausées, vomissements. Une éruption cutanée peut également survenir, généralement vers le 5e jour des symptômes.
Dans 2 à 4% des cas, le patient peut évoluer vers une forme sévère caractérisée par des manifestations hémorragiques majeures, une fuite plasmatique sévère pouvant conduire à un état de choc, et/ou une défaillance d’un ou plusieurs organes (Figure 1).
A noter également qu’il existe une proportion élevée (jusqu’à 80%) de formes asymptomatiques.