Pour la première fois, il n’est pas question de recherches portant sur des cellules de macaques ou de souris mais bien des cellules humaines. Les avancées réalisées sont plus que prometteuses puisque les chercheurs affirment que tout est fin prêt pour l’élaboration d’un vaccin d’ici à trois ans. La nouvelle est de taille et d’ores et déjà, l’équipe pluridisciplinaire en charge de ces travaux s’apprête à déposer un Brevet.
Pour autant, élaboration ne signifie pas commercialisation du vaccin. Comme tout nouveau médicament, ce vaccin devra faire l’objet d’essais longs et rigoureux chez l’homme avant d’être commercialisé. Dans le meilleur des cas, ce processus qui passe par des essais cliniques de phase 1, 2 et 3 prendra plusieurs années, avant que ce traitement puisse être utilisable en routine. Rappelons que la requalification du vaccin américain par une équipe française a du être interrompue en France à la fin 2008, en raison des exigences actuelles en matière de sécurité sanitaire.
"Aujourd’hui, de par les recherches qu’on a pu faire à la Réunion et le Brevet d’un vaccin, on pourra obtenir d’ici deux ans à trois ans, un vaccin beaucoup plus protecteur pour l’homme" explique le Professeur Philippe Gasque, chercheur à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale et à l’Université de La Réunion.
Une collaboration active a été entreprise il y a deux ans entre chercheurs et médecins réunionnais et leurs homologues de l’hôpital La Pitié Salpêtrière à Paris. La course contre la montre est bel et bien engagée pour lancer ce vaccin français contre le chikungunya mais aucune date de commercialisation n’est avancée pour le moment.
Plusieurs laboratoires se sont positionnés dans cette quête médicale. Il faut également souligner que ces avancées majeures ont été réalisées grâce aux formes les plus graves du chikungunya recensées dans les hôpitaux réunionnais. Sur 2000 cas, une cinquantaine a été retenue pour permettre d’assurer ces recherches. Quant aux résultats présentés, ils seront diffusés dès le mois de mai prochain dans une revue médicale américaine.
Les travaux réalisés entre 2008 et 2010 au sein de l’Université et du CHR (Centre Hospitalier de la Réunion) ont coûté environ 900 000 euros mais les résultats sont plus que satisfaisants.
Présent en Europe, en Asie, en Afrique, dans l’Océan Indien mais également aux Etats-Unis, le chikungunya touche de nombreuses personnes dans le monde entier et le vaccin dont il est question devrait être "protecteur pour l’Homme et sans effet secondaire" selon les chercheurs