En rémission d’un cancer, Huguette et Elisabeth ont été confrontées aux réticences des assureurs pour les soutenir dans leur projet immobilier. Elles demandent l’évolution du droit à l’oubli.
En 2015, Huguette est diagnostiquée une première fois d’un cancer du sein. Un an plus tard, la maladie refait surface. Une période difficile tant pendant qu’après. Si elle est aujourd’hui en rémission, pour les assurances, elle est considérée comme étant une personne à risque aggravé.
"Quand on apprend la maladie il n’y a rien de plus terrible, le mot cancer ça fait peur, c’est atroce, c’est la mort. On se demande si on va pouvoir se battre. Je me suis adressée à des banques, mais comme il y a des questionnaires, ils connaissent mon histoire, donc je me suis retrouvée un peu à la merci de tout le monde."
Elisabeth est elle aussi confrontée à ce qu’elle estime être une injustice. Après deux cancers, la mère de famille célibataire se lance dans l’achat d’un bien immobilier, mais le projet tourne court. En rémission depuis moins de dix ans, malgré le recours à un courtier en assurance, ses demandes de prêts sont refusées.
"Ce sont les assurances emprunteurs qui n’ont pas suivi. Pendant six mois, ils m’ont obligé à justifier le fait que je sois en vie. Six mois à me rappeler que je suis une personne avec un risque aggravé de santé. Qui ne peut pas emprunter ni se projeter dans la vie avec ses enfants."
Après ce nouveau départ gâché, Elisabeth se bat désormais pour que le droit à l’oubli du dossier médical soit revu.
"Pour moi le droit à l’oubli est obsolète, je voudrai qu’il soit étendu. Pour moi et pour nombre de personnes, on a malheureusement eu une récidive. On m’a même proposé un ajournement de mes droits à l’emprunt."
Ses propositions transmises au gouvernement, Elisabeth est en attente de réponses. Un nouveau combat qu’elle compte à nouveau mener à bien.